Les parents d’élève de l’école Dahmani Achour s’insurgent

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Inadmissible, tel est le qualificatif employé par des parents d’élèves de l’école primaire Dahmani Achour d’El Esnam pour dénoncer les pratiques risquées et dangereuses subies par les élèves fréquentant cet établissement.

Avant-hier matin, en l’absence d’une enseignante, les élèves habitant à proximité de l’école ont été libérés aux alentours de 9h sans autres formes de procès. Certains écoliers dont les parents s’étaient rendus au travail, se sont de ce fait retrouvés à la rue en attendant la reprise des cours l’après-midi.

Une situation qui n’est pas sans interpeller les consciences collectives, notamment suite aux instructions du ministère de l’Education qui interdit que les élèves soient renvoyés chez eux en l’absence d’un enseignant. Auprès de l’administration de cette école, le directeur aurait affirmé à un parent d’élève qu’il avait pris le soin de demander aux écoliers s’ils voulaient rester ou rentrer chez-eux !

Demander l’avis d’un enfant de 10 ans pour savoir s’il préfère aller trainer dehors plutôt que de rester dans l’établissement est un point de vue purement pédagogique aux antipodes d’une éducation rigoureuse que la ministre de l’Éducation tente d’inculquer à l’ensemble des corps de métier de son secteur.

Plus grave encore, l’administration de l’école se démarque de tout incident ou accident qui pourrait survenir sur le chemin menant l’élève chez lui. Ceci alors que les pouvoirs publics mènent, tambours battants, des campagnes de sensibilisation sur les accidents de la route envers les écoliers de même que pour prévenir des actes de kidnapping sur ces derniers.

Les chiens errants sur le trajet de l’école sont également des menaces permanentes pour les enfants insouciants qui oublient de faire preuve de vigilance. Les parents d’élèves de l’école Dahmani Achour se disent outrés par cette pratique visant à relâcher les élèves alors que les parents ne sont même pas au courant.

«Lorsque l’élève arrive dix minutes en retard, le portail de l’établissement est fermé et tout accès est refusé. Cependant, il suffit qu’on tourne le dos pour qu’un élève arrivé à l’heure soit relâché quelques instants plus tard alors que nous ne sommes pas prévenus au préalable pour prendre nos dispositions», se désole un parent.

Pour d’autres, la situation est d’autant plus incompréhensible que la salle dans laquelle l’enseignante absente dispense ses cours se retrouve vide et qu’il existe… trois employées contractuelles qui préfèrent s’abstenir de surveiller ces élèves privés de leur enseignante. «Si le ministère de l’Éducation autorise des contractuelles à exercer dans les écoles, et si ces postes ne sont pas destinés à permettre de dispenser des cours, à quoi servent-ils ? À surveiller au moins les élèves et ne pas les laisser voués à leurs sorts en les jetant en pâture aux aléas de la circulation, des délinquants et des chiens errants», s’indigne un père de deux enfants scolarisés dans cet établissement. La ministre de l’Éducation est vivement interpellée par les parents d’élèves sur cette situation qui serait apparemment légion et qui semble dépasser de loin les préoccupations du directeur de l’Education de Bouira.

Hafidh Bessaoudi

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