L’action de protestation enclenchée il y a plus de dix jours par des habitants de la commune d’Adekar, qui avaient procédé à la fermeture de la mairie pour dénoncer la distribution «dans des conditions opaques» des aides à l’habitat rural, a pris une autre dimension.
En effet, les protestataires exigent désormais la dissolution pure et simple de leur APC et l’ouverture d’une enquête sur les incidents ayant émaillé la fermeture du siège de l’APC d’Adekar durant la journée du 24 décembre dernier. «Depuis les élections du 23 novembre 2017, notre APC vit un dysfonctionnement sans précédent.
Ce blocage est provoqué par le P/APC, à la suite de sa violation du code communal», affirment des citoyens d’Adekar dans une déclaration rendue publique et portant leur plate-forme de revendications. Les rédacteurs de ce document dénoncent «la violence verbale et physique» commise, selon eux, par «une milice du P/APC, en utilisant des armes blanches contre les citoyens venant demander leurs droits dans une protestation pacifique».
À noter que l’action de protestation, menée par des dizaines de citoyens le 24 décembre dernier, a été marquée par des affrontements entre les manifestants et des individus ayant pris la défense du P/APC. Par ailleurs, les protestataires, qui réclament aussi l’ouverture d’une enquête judiciaire et administrative sur la gestion de l’APC d’Adekar, qu’ils qualifient de «catastrophique», exigent le retrait immédiat des plaintes déposées par le P/APC contre des manifestants et des élus de l’opposition.
Dans ce même sillage, ils appellent leur P/APC et son entourage à cesser leurs «intimidations et harcèlements» exercés à l’encontre des initiateurs de cette action de protestation. Pour rappel, ce mouvement de colère citoyen contre l’APC d’Adekar est né à la suite de la distribution, dernièrement, des aides à l’habitat rural, dont la liste a fuité sur le réseau social Facebook.
Les demandeurs de ces aides financières (700 000 DA) n’ayant pas été retenus dans la liste des bénéficiaires avaient mis sous scellés le siège de l’APC d’Adekar. Aujourd’hui, ils demandent l’affichage de la liste de tous les bénéficiaires de l’aide à l’habitat rural dans la commune depuis 2012 «dans leur souci de chercher la transparence et de s’assurer qu’il n’y avait pas de favoritisme dans l’octroi des aides».
Dans cette municipalité, faut-il le rappeler, les élus du FFS, du MEN et de l’alliance TAJ, forts de neuf sièges, ont bloqué l’installation de l’exécutif que préside le maire RCD. L’administration n’a toujours pas appliqué la solution de déblocage dont elle dispose : une proposition de dissolution conformément au décret du 23 septembre 2016, avec l’organisation d’élections partielles.
B. S.