“L’essentiel pour nous c’est Massinissa”

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De notre envoyée spéciale Wassila Ould Hamouda

C’est ce qu’a déploré le président de la République lors de son passage hier au site sur lequel se trouve le tombeau de Aguellid Amokrane Massinissa, le roi de la Numidie, situé dans la commune de Khroub dans la wilaya de Constantine. Abdelaziz Bouteflika s’est montré, en effet, désolé devant l’état délabré dans lequel se trouve le tombeau de Massinissa et mécontent quant au retard accusé dans l’aménagement du site. “L’essentiel pour nous c’est Massinissa « , a-t-il lancé avec fermeté à l’archéologue qui lui expliquait l’état d’avancement du projet et les infrastructures prévues dans le site. Cette dernière l’ a informé qu’il est prévu dans le programme de réaliser, entre autres, des espaces verts, des centres de loisirs et une salle de spectacle. L’essentiel aux yeux du président c’est de préserver ce patrimoine. Pour le sécuriser, le premier magistrat du pays a instruit le wali de nommer un responsable à la tête d’une structure de contrôle et de gestion du site. Celui-ci est appelé à donner des informations et à rendre des comptes en cas de faillite.  » Il sera un véritable conservateur « , a-t-il souligné au wali de Constantine qui l’a accompagné tout au long de son périple dans cette région connue pour ses ponts suspendus. « L’archéologue ne peut assurer que l’aspect architecturel « , a-t-il dit. L’éclairage du site, est également recommandé dans l’optique de mettre en valeur le tombeau et attirer l’attention des touristes. Cela étant dit, le premier magistrat du pays veut donner à ce site, boudé actuellement même par les Constantinois vu son emplacement, un caractère touristique.Il a ainsi insisté sur le fait de respecter les normes internationales de restauration et, en outre, sur la préservation du cachet Numide de cet espace.  » Nous ne voulons pas de bâtiments construits ici et là. Il faut revenir à l’époque numide car nous voulons une ville comme celle fondée par Massinissa « . Pour Bouteflika, Massinissa, le roi des Berbères, représente un exemple à suivre. Sans dissimuler sa colère, Bouteflika a exigé le respect des délais de réalisation. « Pourquoi tout ce retard, le projet a été décidé en 1999 et jusque là vous n’avez pas avancé d’un cran. Vous me parlez des tranches, comme si vous alliez réaliser un monument pharaonique. C’est un projet intégré, donc vous devez lancer tous les chantiers en même temps « , a-t-il lancé sans ambages avant d’ordonner  » accélérez les travaux et ne perdez pas de temps dans les études « . A écouter ses déclarations, il y a lieu d’être convaincu que Bouteflika tient énormément à ce projet.  » Si auparavant (au temps du colonialisme) le tombeau n’a pas été restauré, ce n’est pas parce qu’il était impossible de le faire mais parce qu’ils ne le voulaient pas tout simplement. Mais aujourd’hui, nous avons décidé de le mettre en l’état  » a-t-il assuré, s’adressant à l’archéologue qui a tenté de lui expliquer que les retards accusés sont dus au manque de financement. Une chose que le Président a totalement réfutée en avançant qu’une enveloppe spéciale a été dégagée pour la réalisation de ce projet.  » Vous avez de l’argent  » a-t-il martelé. Dans la fiche technique préparée par la wilaya, on note que le coût de ce projet est estimé à plus de 19 milliards de centimes. On note également que le taux d’avancement des travaux est à 100%, alors que sur le site on constate seulement le cadrage des pierres tombales démolies.L’archéologue explique que les pierres identifiées ont été répertoriées et puis remises en place, d’autres sont en phase d’identification. Mme Khalida Toumi, ministre de la Culture a souligné de son coté dans ce sens que l’Unesco a été sollicité pour dépêcher ses spécialistes. Par ailleurs, à quelques encablures du site du tombeau, Abdelaziz Bouteflika a procédé à l’inauguration de la cité 2000 logements sociaux locatifs et à une Maison de jeunes située dans la nouvelle ville Massinissa.

Wassila O. H.

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