Après le flou, la confusion

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Aux tergiversations des pouvoirs publics qui continuent à temporiser la mise en application de cette décision, sont venues s’ajouter les innombrables contradictions émanant de certains partis connus, dont les élus ont multiplié les volte-face, quant à leur départ ou pas des sièges qu’ils occupent depuis octobre 2002. Par ce fait, la confusion n’a fait que perdurer. A l’heure où nous sommes, tout pronostic sur la tournure que prendront les événements relève de l’incertitude, voire de l’imprudence. En dépit de tout cela, les collectivités locales en Kabylie continuent de fonctionner, les populations affluent chaque jour vers les locaux des mairies, et se font recevoir par les membres des exécutifs. Les élus RND et ceux du FLN ont fait preuve d’une incroyable irrésolution, tantôt déclarant leur retrait, tantôt reprenant du service, à telle enseigne que dans certaines communes on a du mal à distinguer l’élu de celui qui ne l’est plus ? Dans toute cette déconcertante confusion, seuls le FFS et les archs, chacun à sa manière, restent fidèles à leurs positions respectives.L’imbroglio juridique auquel fait face la décision de retrait ou de dissolution a maintenu les choses dans un statu quo : le décret présidentiel tout ressassé n’est pas à l’ordre du jour, croit-on savoir.La situation restée pendante durant des semaines a poussé les élus FLN et RND à renforcer les rangs de ceux du FFS, contre même la résolution de leur direction politique, limitée juste à déclarer le retrait, sans suivie sur le terrain, encore moins encadrer politiquement l’opération. Les élus FFS, quant à eux, sont restés “têtus” et n’ont jamais voulu capituler.Hocine Aït Ahmed s’appuie et étaye son argumentaire sous l’angle constitutionnel et juridique, avec l’inévitable approche politique du FFS selon laquelle l’Etat dénia avoir comme uniques interlocuteurs les partis politiques représentatifs de la région. Une manière du FFS de réitérer sa détermination à ne jamais reconnaître l’autorité et le poids des archs en Kabylie, a fortiori que le départ des élus est la revendication du mouvement citoyen. Selon une déclaration publique des chargés à la communication du FFS, ou aurait fait miroiter aux élus de l’APW la somme de 5 millions de dinars, et à ceux des APC 2,5 millions de dinars pour déserter leurs sièges.De plus, le FFS aurait rejeté la proposition de 2 portefeuilles ministériels, comme deal politique sur le retrait. A la phase de négociation de tout cela, le FFS (direction nationale) avait lâché ses élus locaux qui bataillaient seuls sur la question. L’entrée en lice des membres de la direction nationale s’est faite très en retard, en organisant des meetings populaires à Tizi Ouzou, Béjaïa, Boumerdès. L’adhésion massive aux rencontres publiques du FFS par l’ensemble des élus et de la population a un tant soit peu donné à réfléchir aux tenants de la décision de retrait, en ce sens que son exécution est différée d’une semaine à l’autre et d’un mois à l’autre.Les archs de leur côté disent que, sur la question, la balle est dans le camp du pouvoir, une façon de se déresponsabiliser vu la complexité de l’opération. Les assemblées locales en Kabylie sont d’un enjeu stratégique, leur dissolution pourrait compliquer une situation de paix fragile, et ce n’est que dans la perspective d’élections générales que tout le monde trouverait son compte.

Khaled Zahem

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