Un recul de 18,43% à Bgayet

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Un véritable cataclysme pour les candidats qui n’en croyaient pas leurs yeux à la lecture des listes des admis affichées dans la soirée de la journée du dimanche. Ces résultats pour lesquels, ils ont veillé toute une nuit dans les cyber-cafés sont finalement arrivés d’abord par la voie la plus traditionnelle qui soit. La nuit d’avant comme s’il n’était pas suffisamment sous pression, un opérateur de téléphonie mobile par voie de presse et par message envoyé à tous les possesseurs de puce Mobilis leur a promis les résultats du bac par SMS à partir du 2 juillet. Et nombreux ont été ceux qui ont vidé leurs poches pour acheter la puce avec le montant fatidique. Mais toute cette agitation n’a fait que rendre encore plus insoutenable leur stress et leur angoisse.Pour revenir à la faillite des résultats, un responsable de l’éducation l’attribue, dans un entretien aux longues grèves qui ont eu lieu, non pas cette année, mais l’année dernière. En effet suite aux arrêts de travail prolongés, les enseignants et l’administration ont mis le paquet sur les classes de 3eAS. Les premiers en rattrapant le temps perdu par des cours supplémentaires donnés pendant les vacances et la tutelle en organisant un contrôle régulier des enseignants.Conséquence : le taux de 44,32% de l’an dernier était presque en “inflation” par rapport à celui qui le précède et à celui qui le suit. Et il a été obtenu, continue notre interlocuteur, au détriment des élèves des classes de 1re et de 2e AS qui avaient été quelques peu négligés parce qu’ils n’avaient pas d’examens de fin d’année.18,43% d’écart négatif peuvent être considérés comme une sorte de rançon payée par 2005 pour les résultats de 2004.Par ailleurs, commente un autre fonctionnaire de l’éducation, la rétention des notes décidée par le CNAPEST n’est pas tout à fait étrangère à la faiblesse des résultats. Les notes portées sur les bulletins, surtout si elles sont bonnes, et quand le père en prend connaissance en se rengorgeant, l’élève est récompensé, en ce moment-là, pour tous les efforts fournis en classe. De plus, indépendamment de la preuve qu’elles apportent de l’acquisition des connaissances, elles sont pour lui une sorte de salaire, de stimulant, qui l’incitent à se donner à fond pour ses études, non seulement pour satisfaire son géniteur, mais aussi pour valoriser sa personnalité. Mais sachant que les notes ne seront pas envoyées à la maison et que faute de temps, peu de parents se déplaceront à l’établissement pour s’enquérir du travail de leur progéniture, beaucoup d’élèves bien que conscients que le bac dépend directement du travail fourni en classe, ont cependant tendance à lever le pied.Concernant la débâcle des littéraires où le taux de réussite n’est que de 9,61% (taux qui a d’ailleurs influé négativement sur celui de de réussite général de la wilaya) certains professeurs interrogés l’imputent au fait que le sujet de philosophie (matière essentielle) fait partie des cours que les enseignants ont l’habitude de survoler puisqu’ils sont presque sûrs que ces thèmes ne seront pas donnés à l’examen.D’une manière générale une remarque s’impose, qui a dit pour expliquer le faible taux de réussite au BEF peut au prix d’une simple extrapolation être appliqué au bac, commentant la déclaration d’un représentant du ministère de l’Education qui attribuait la faiblesse des résultats obtenus au BEF aux grèves répétitives des enseignants. Le responsable du SETE de Bgayet situe, pour sa part, l’origine du mal dans le fait que de nombreux établissements fonctionnent avec des professeurs contractuels qui ne sont pas payés depuis 3 ans et dans le manque de moyens pédagogiques.L’embellie entrevue l’année dernière n’aura duré que le temps d’une session. Cet échec cinglant n’a pas échappé à l’APW qui par la voix de son président a fustigé de manière véhémente la DE, accusée, à l’occasion, d’avoir adopté “le mépris, l’incompétence et l’aberration comme mode de gestion des conflits et des problèmes du secteur”.Le P/APW parle de “plus fort taux d’échec pour notre wilaya à l’échelle nationale” et met les responsables du l’éducation nationale devant leurs responsabilités.

B. Mouhoub

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