“Un échec politique de mes détracteurs de la direction du parti ”

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La Dépêche de Kabylie : Vous venez de gagner un procès contre le RCD, dont vous êtes militants depuis sa création, le conflit avec le président du parti date selon vous de deux ans, pourriez-vous nous énumérer les détails de ce conflit ?

Braham Bennadji : En réalité, le conflit remonte au dernier congrès de 2007 où un certain nombre de cadres du parti issus de la wilaya de Béjaïa, de Tizi-ouzou et ceux d’Alger, ont pris sur eux de proposer au congrès un projet de statut qui mettait un terme à toute forme de cooptation à l’intérieur des structures du parti comme c’était toujours le cas jusque-là. En effet, nous avons voulu mettre en adéquation, le fonctionnement du parti avec celui des partis démocratiques en exigeant que toutes les instances du parti soient élues démocratiquement.

Le premier responsable du RCD, vous a ôté la couverture politique du parti, alors que vous êtes élu par les congressistes comme membre du conseil national du parti, quelle est l’origine de cette manœuvre ?

Ceci constitue la preuve du fonctionnement antidémocratique et stalinien de Saïd Sadi. Comment expliquer le fait qu’il puisse annuler un statut qui m’était octroyé souverainement par le congrès du parti. C’est d’ailleurs contre ce type de décision qui a créé une véritable saignée dans le parti que nous nous sommes soulevés. Faut-il rappeler que mon cas n’est pas isolé puisque avant moi, des militants émérites qui ont fait la gloire et la grandeur du parti ont subi le même sort du fait de la mégalomanie d’un chef qui a confondu sa carrière personnelle avec l’idéal politique pour lequel de nombreux militants ont payé le prix fort.

Vous nous avez parlé d’une plainte que vous avez déposée pour diffamation émise par le représentant local de Saïd Sadi contre vous, il s’agit de quoi au juste ?

Les représailles au sein parti sont légion et cela ne m’a pas du tout étonné. Cet arbitraire anti-statutaire a pour but à la fois de me faire peur et de créer une espèce de terreur chez les militants qui oseraient remettre en cause les desideratas du chef. Sadi n’a plus le contrôle sur les militants, et ceci se vérifie chaque jour et en un mot, cette cabale a pour origine la peur du chef d’être dénoncé en plein conseil national et sa crainte de perdre le contrôle de l’appareil. Un appareil qu’il actionne à chaque fois que ses intérêts sont menacés.

Le collectif militant du RCD de la commune de Tinebdar a dénoncé dans un communiqué précédant le complot dont vous faites l’objet en tant que maire de cette localité. Quels sont les autres soutiens portés par ce même collectif ?

Les militants de ma commune sont unanimes à porter leur soutien dans le conflit m’opposant à Saïd Sadi, ceux-ci confirme la justesse de mes positions et a contrario, elle signe le désaveu d’un chef décadent.

Le RCD vient d’être condamné dans cette affaire, et vous venez d’être innocenté, quelle est votre réaction ? Comment envisagez-vous la suite ?

Le verdict rendu à ma faveur, constitue un échec politique de mes détracteurs de la direction du parti. Cette sentence devrait donner à réfléchir car lorsqu’on est à court d’argument politique, on ne doit pas recourir facilement à l’anathéme et la diffamation pour arriver à ses fins. Pour ma part, j’aurai aimé ne pas recourir à la voix judiciaire si en face on n’avait pas déplacé le débat que nous avons initié sur le fonctionnement démocratique, sur un terrain vaseux qui est celui de l’invective. Ce procès est une contribution au combat que nous menons pour l’instauration d’un débat transparent et démocratique dans le champ politique.

Propos recueillis par Akli Slimani

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