Le marché dans tous ses états

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Cette “résistance est essentiellement due, à une baisse sensible du pouvoir d’achat, à l’incapacité des citoyens à subvenir d’une manière normale” aux besoins élémentaires de la vie quotidienne.

Le marché de Tizi-Ouzou est indéniablement un échantillon représentatif de cette inflation “galopante” qui caractérise le marché national. “Je ne comprends plus rien, à chaque fois qu’on annonce des augmentations de salaires, le marché se met soudainement à bouger, à prendre l’ascendant au point d’atteindre des cimes inimaginables, le malheur c’est que nous sommes obligés d’acheter, c’est terrible !”, confie Madjid, la quarantaine, fonctionnaire à l’APC de Tizi-Ouzou. Loin d’être un simple sujet de discussion, “la cherté de la vie” est une redite.

Elle oblige les ménages à “serrer” au maximum “la ceinture”. “Cette hausse des prix remonte à plusieurs mois. Je passe mes journées à faire les différents marchés de la vile dans le but d’économiser quelques sous, en vain, la tendance est toujours à la hausse”, ajoute notre interlocuteur. Qui trinque ? Qui profite de cette situation ? Ni les commerçants encore moins les citoyens ne semblent en mesure de donner des réponses.

En macro-économie, l’inflation est l’un des indices, en plus de la productivité, qui est influencée par une éventuelle augmentation des salaires.

Paradoxalement, une augmentation de un ou plusieurs points de l’inflation est intervenue bien avant l’annonce de la revalorisation du Smig porté à 15 000 DA dès janvier prochain.

Cette tendance à la hausse n’est pas du tout l’apanage du seul centre-ville et chef-lieu de la wilaya, même dans les villages les plus reculés, des augmentations allant jusqu’à 15% (voir papier Hocine Taïb) sont constatées.

Des citoyens que nous avons rencontrés hier à Tizi-Ouzou nous ont exprimé leur inquiétude quant à cette situation qui laissent présager une tendance vers l’austérité (lire papier M. Haddadi), qu’adopteront les ménages.

Il n’est pas du tout à écarter que cet état de fait donne lieu à un “blocage” du circuit économique et une modification du comportement du consommateur. Une crise de la demande est justement à craindre, à moins d’une intervention de l’Etat, qui pourra à l’occasion se réapproprier son rôle, le vrai, dans le circuit économique.

Omar Zeghni

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