Les syndicats aiguisent leurs armes

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Alors que la rentrée scolaire 2005/2006 vient juste d’être entamée, les syndicats du secteur de l’éducation annoncent déjà la couleur de ce qui peut être qualifié de “nouveau forcing” qui se prépare et qui pourrait, comme l’année précédente, compromettre l’année scolaire et diminuer les chances de succès des élèves. Le ton a été donné par le Conseil national autonome des professeurs du secondaire et technique (CNAPEST), via son président Meziane Meriane, qui a déclaré la veille de la rentrée que la contestation reprendra juste après le référendum du 29 septembre. Le premier responsable du CNAPEST a réitéré ses traditionnelles revendications, ayant trait à l’augmentation des salaires, la réforme du statut de l’enseignant et la révision de la retraite du corps enseignant.Contacté, Arezki Dali, coordinateur de Tizi Ouzou a déclaré : “Pendant le chantier d’été organisé par le CNAPEST, nous avons convenu de temporiser pour mieux évaluer la situation. Ce temps sera exploité pour associer d’autres partenaires du secteur”, estime l’orateur, qui a avoué que les actions menées en solo par son syndicat, l’année passée, telle la rétention des notes d’examens n’ont pas eu les effets escomptés. Questionné sur le choix du conseil quant à la reprise de la contestation après le référendum, l’orateur a souligné que cela n’a rien à voir avec la politique, mais le CNAPEST compte revoir sa stratégie en fonction des données pratiques existants sur le terrain. A ce titre, le syndicat non agréé tiendra un conseil national avant le 29 septembre, pour passer au peigne fin la situation du secteur de l’éducation et tenter d’avoir l’unanimité pour enclencher des actions d’envergure. M. Dali a saisi l’occasion pour dénoncer les pressions que subissent ces éléments à cause de leur activité syndicale. De son côté, le Syndicat autonome des travailleurs de l’éducation et de la formation (SATEF) tiendra, aujourd’hui, une réunion extraordinaire de son exécutif pour débattre de la situation socioprofessionnelle du personnel de l’éducation et de ce qu’il a toujours qualifié de “gestion catastrophique” de la DE. Salem Sadali, coordinateur de la wilaya de Tizi Ouzou, estime que la solution réside dans le départ de l’actuel directeur de l’éducation de Tizi Ouzou : “Pour notre part, nos considérons que le statu quo incombe au premier responsable”, avant d’enchaîner : “Nous avons toujours plaidé pour son départ et nous maintenons notre revendication”. Le SATEF accuse ouvertement le DE de marginaliser les travailleurs et les compétences, “on ne peut pas gérer tout seul plus de 22 000 travailleurs”, estime l’orateur. Le SATEF, selon Sadali, a instruit ses militants pour s’enquérir de la situation et établir des rapports qui feront l’objet de débat lors de la réunion qui sera sanctionnée par une déclaration de dénonciation.Le même avis est partagé par l’Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation (UNPEF), qui, dans une déclaration transmise au ministère de l’Education, a dressé un véritable réquisitoire contre la direction de l’éducation de Tizi Ouzou. Le syndicat fait part d’une situation des moins reluisantes au sein de l’académie. “La motivation des fonctionnaires est au plus bas compte tenu du dysfonctionnement de la direction”, lit-on dans le document. Parmi les griefs retenus par l’UNPEF, l’absence d’un secrétariat général et d’un chef de personnel depuis plus de deux années, des chefs de bureau ne répondant pas aux critères pour cautionner la médiocrité et la mauvaise gestion des œuvres sociales. L’UNPEF pense que les résultats des examens ne sont que le reflet de la mauvaise gestion “vu que le moral de nos troupes a été sabordé dès le départ par une mine de problèmes”, écrit-il. Ce syndicat interpelle le ministre de l’Education pour intervenir afin d’assainir la situation.En somme, tous les indices démontrent que la détermination des syndicats reste intacte pour en découdre avec la tutelle, même au risque de nuire à la scolarité des chérubins.

M. Aït Frawsen

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