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Bouira - Rétrospective 2019 : Ce que Bouira retiendra…

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L’année 2019 qui s’achève fut joyeuse par moments et tumultueuse par d’autres. à Bouira, la population locale aura eu à retenir au moins six grands faits marquants en dehors du Hirak que toute l’Algérie a partagé.

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Logement : La délivrance pour les souscripteurs au programme AADL 2001-2002

L’année 2019 à Bouira a été celle qui a vu la fin d’un calvaire qui a duré près de deux décennies pour des centaines de souscripteurs au programme AADL 2001-2002. En effet, après une attente interminable, des centaines des tous premiers souscripteurs à ce programme ont pu enfin prendre possession de leurs appartements. Cela est intervenu début octobre dernier à l’occasion d’une cérémonie de remise de clefs, au profit de 505 souscripteurs.

Pour beaucoup d’entre eux d’ailleurs, l’année 2019 a été celle de la délivrance, car elle est venue mettre un terme à 18 longues années d’attente pour un toit. Chez certaines familles, en revanche, les sentiments étaient entremêlés : heureuses d’avoir enfin leurs logements mais aussi tristes que leurs proches ne soient plus de ce monde pour assister à ce moment tant attendu. Il convient de noter que dans la wilaya de Bouira, le programme AADL 2001-2002 est resté en souffrance près d’une décennie, avant qu’il ne soit relancé en 2013. Après, il a fallu six autres années pour voir enfin le projet réceptionné.

Routes : D’importants glissements de terrains

L’année écoulée a dès son entame été marquée par d’importantes intempéries ayant eu des conséquences sur le quotidien des populations, notamment dans les régions montagneuses. Preuve en est. Ces perturbations climatiques ont provoqué de sérieux dégâts sur le réseau routier, entraînant la fermeture d’importantes voies de communication à la circulation. Aussi bien à Selloum, dans la commune d’Aghbalou, qu’à Illiten dans celle voisine de Saharidj, les fortes précipitations ont provoqué des glissements de terrain, qui ont coupé la route menant au premier village durant de longs mois et l’un des plus importants axes routiers de la wilaya, en l’occurrence la RN 15.

Après plusieurs courriers et sollicitations des villageois des deux localités, les autorités de wilaya s’étaient rendus sur les lieux pour constater de visu l’ampleur des dégâts. Ils s’étaient alors engagés à prendre en charge les problèmes survenus et rouvrir les deux routes à la circulation. Mais il a fallu plus de six mois pour voir enfin ces deux axes routiers rouverts à la circulation, au grand soulagement des milliers d’automobilistes et des habitants des villages de l’est de la wilaya.

Energie : Un programme conséquent doté de 700 milliards

2019 a commencé par une importante annonce pour les populations habitant les zones rurales de la wilaya de Bouira. En effet, en janvier dernier, le wali avait annoncé l’attribution d’un important programme dans le cadre du Fonds de garantie et de solidarité des collectivités locales (FGSCL) dans le secteur de l’énergie. Doté d’une enveloppe de près de 700 milliards de centimes, ce programme a porté sur l’alimentation en courant électrique de 2 706 foyers et le raccordement au gaz naturel de 9 160 familles.

Destiné principalement aux populations des zones montagneuses, cet ambitieux programme consistait en la réalisation de 212 km de réseau électrique à travers 108 localités. Dans le volet gaz de ville, il était prévu la réalisation de 900 km de réseau de distribution à travers 79 localités. Ceci étant dit, et plusieurs mois après son annonce, la concrétisation de ce programme est toujours attendue.

Il faut savoir aussi que les études techniques du programme de raccordement au réseau de gaz de ville sont d’ores et déjà lancées et celles de l’alimentation en courant électrique, en cours de lancement. En ce qui concerne les raisons du retard mis pour le lancement de ce programme, selon les services concernés, cela est principalement dû à son importante consistance.

Collectivités : Des APC bloquées et plusieurs postes de l’administration territoriale toujours vacants

En matière de gestion des collectivités locales et territoriales, la situation n’a guère changé durant l’année 2019 dans la wilaya de Bouira. En plus des Assemblées communales de Taghzout et Raouraoua, bloquées au lendemain des élections locales du mois de novembre 2017 et à ce jour gérées par des administrateurs nommés par la wilaya, l’année dernière, c’était autour de l’Assemblée communale de Kadiria, une localité située au nord-ouest de la wilaya, d’être dans une situation de blocage depuis octobre 2019.

Au niveau de cette Assemblée, malgré l’écrasante majorité FLN (18 élus sur les 19 que compte l’APC), des conflits internes entre les élus du vieux parti et le maire ont provoqué son blocage. Une situation annoncée par le maire lui-même, au début du mois d’octobre, qui avait assuré via un communiqué publié sur sa page Facebook que pas moins de 16 élus, dont certains de ses adjoints, et des membres de l’exécutif ont adressé un requête au wali pour lui signifier leur refus de travailler avec le P/APC FLN. Ces élus accusent le maire «d’autoritarisme et de manque de communication».

Malgré les nombreuses tentatives du premier responsable de la commune, du chef de daïra et même du wali de Bouira de ramener à la raison ces élus, la situation de blocage perdure. Ainsi, le budget supplémentaire de l’année 2019 et des propositions à inscrire dans le programme communal de développement de l’année 2020 n’ont toujours pas été adoptés par les élus frondeurs, qui réclament la démission de l’actuel maire et la recomposition du conseil exécutif de cette APC.

Une situation similaire a été évitée de justesse dans la commune voisine de Djebahia, où des élus issus de plusieurs partis ont menacé, au mois de septembre dernier, de boycotter toutes les réunions et les activités de l’Assemblée. Ils ont également réclamé une recomposition de l’exécutif communal, afin de garantir une représentation équitable à l’ensemble des partis politiques présents dans cette Assemblée. Une revendication vite prise en considération par le maire d’obédience FLN. Le blocage a été alors évité in extremis.

Par ailleurs, plusieurs importants postes dans les collectivités territoriales et même dans la wilaya restent inoccupés depuis les deux mouvements ayant touché différents corps, l’année dernière. Il s’agit, en premier lieu, du poste de chef de daïra de Lakhdaria, dont l’ancien pensionnaire a été promu au poste de secrétaire général de la wilaya de Médéa, et ce depuis l’été dernier. A ce jour, l’intérim est assuré par le chef de daïra de Bordj Okhriss. C’est le cas également du poste de chef de daïra de Kadiria, qui reste vacant après le limogeage, en septembre dernier, de l’ancien chef de daïra par le wali de Bouira.

L’intérim de ce poste est, lui, assuré par le chef de daïra d’Aïn Bessem. Enfin, le poste de secrétaire général de la wilaya est aussi vacant, après la promotion de l’ancien SG de la wilaya, installé au mois de septembre dernier comme wali de M’Sila. L’intérim du SG est depuis assuré par le Directeur de l’administration locale (DAL) de la wilaya. Enfin, il est utile de préciser que la wilaya de Bouira a connu, au cours de cette année, la promotion de deux de ses daïras en de nouvelles circonscriptions administratives.

Il s’agit de Sour El Ghozlane et Aïn Bessem. Mais malgré la parution du décret présidentiel dans le Journal officiel, qui a délimité les frontières administratives de ces deux circonscriptions, aucun dispositif administratif n’a été appliqué, au cours de cette année. A cet effet, ces deux circonscriptions sont toujours gérées par des chefs de daïra, au lieu des walis délégués.

Santé : Des projets structurants en souffrance

Sur les quatre grands projets structurants de la santé, dont les travaux sont en souffrance dans la wilaya de Bouira, aucun d’eux n’a été relancé, et ce malgré les assurances des responsables locaux, à commencer par le wali, le président de l’APW et la désormais ex-directrice de la santé, promue, cette année, au poste de directrice centrale, au ministère de la Santé. Il est question, notamment, des projets de réalisation de deux nouveaux hôpitaux d’une capacité de 120 lits, à M’Chedallah et Aïn Bessem, et d’un autre de 90 lits à Bordj Okhriss et, enfin, de la polyclinique d’Ath Leqsar, dont les travaux sont à l’arrêt depuis 2015 malgré un taux d’avancement qui a dépassé 70%.

Université : Avec le retard… traditionnel

C’est devenu presque une tradition à l’université Akli Mohand Oulhadj de Bouira. L’année universitaire ne commence jamais au mois de septembre, comme c’est le cas dans les autres établissements universitaires du pays. Cette année encore, les études n’ont été entamées qu’à partir du mois de novembre pour certains départements et décembre pour d’autres. Pour d’autres facultés, à l’image de celle des sciences et sciences appliquées, les étudiants de certaines spécialités et départements devront attendre l’année 2020 pour s’inscrire à la nouvelle année universitaire. La cause de ce flagrant retard est bien-sûr liée aux nombreux blocages et aux nombreuses grèves des étudiants et des enseignants que connaît chaque année cette université.

Djamel Moulla et Oussama Khitouche

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