“C’est avant tout une question de dignité”

Partager

Selon les derniers chiffres avancés par la direction locale de l’action sociale, quelque 28 000 personnes aux besoins spécifiques sont recencées au niveau de la wilaya de Tizi Ouzou, dont près de 14 000 sujets souffrent de handicap mental et autour de 9 000 sujets sont atteints de handicap moteur. Cette frange continue de vivre dans la précarité, malgré l’augmentation de leur allocation à 10 000 DA, au lieu des 4000 DA.

Leur situation ne s’améliore pas suffisamment car même avec cette nouvelle augmentation, il demeure bien difficile de vivre dans la dignité. «Cette augmentation est la bienvenue mais elle ne résout pas tous nos problèmes et demeure insuffisante pour pouvoir vivre correctement. La meilleure solution pour nous est de nous permettre de gagner notre subsistance par le travail et à la sueur de notre front. Des milliers d’handicapés diplômés et même détenteurs de diplômes universitaires, en plus d’être aptes à travailler, ne trouvent toujours pas de poste.

Ajouté à cela, l’absence de prise en charge en termes de soins, de transport et surtout d’accès aux institutions de l’État. Aujourd’hui, pour sortir de chez elle, une personne handicapée doit avoir un accompagnateur. Pour cela, le plus important est l’aménagement des accès et le transport pour nous permettre d’être autonomes dans la vie de tous les jours», indique une personne aux besoins spécifiques rencontrée à Tizi-Ouzou. En effet, à travers les nombreux villages de la wilaya, au niveau des chefs-lieux de commune s et de daïras, les personnes handicapées font face à moult manquements.

Des problèmes de scolarité, de formation, d’emploi, de transport, de logement et d’accessibilité leur empoisonnent la vie. Dans les villages et les communes rurales, bon nombre d’entre eux ne sont pas recensés par la Direction de l’action sociale. Du coup, ils ne bénéficient pas de l’aide garantie par l’État et ne «vivent» que grâce au soutien de leurs familles et à la générosité des bienfaiteurs. Quant aux handicapés aptes à travailler et même détendeurs de diplômes, ils sont généralement au chômage.

Le seuil minimal des offres d’emploi imposé aux responsables des entreprises et des administrations réservé aux personnes handicapées n’est pas toujours respecté. De l’avis de tous, il est temps de revoir la stratégie du secteur de la solidarité sociale à l’égard de cette frange de la société qui souffre en silence.

Hocine T.

Partager