«C’est dans le drapeau algérien que je me reconnais»

Partager

Karim Tabbou a insisté, avant-hier à Akbou, sur la nécessité de la mise en place d’une période de transition comme «unique voie», selon lui, pour une éventuelle sortie de crise. Ex-haut responsable du FFS et actuellement à la tête de l’UDS, un parti non agréé, Karim Tabbou dit refuser le dialogue et se demande «avec qui promouvoir ce dialogue ?» Invité par le CCS (comité des citoyens de la Soummam) pour animer une conférence-débat au niveau de la salle de cinéma d’Akbou, le président de l’UDS a étalé, vendredi soir, les axes primordiaux qui seront, selon lui, des piliers solides pour mener une transition sereine.

«Il faut tout d’abord mettre des mécanismes fiables pour ensuite aller vers une élection libre et transparente», dira-t-il dans une salle qui semblait très exiguë pour contenir tout le grand monde venu assister à cette conférence. Ces élections auront lieu, ajoutera-t-il, une fois que «le haut conseil de la magistrature soit démocratiquement installé qui veillera, à son tour, à l’installation de la haute instance de l’organisation et de la surveillance des élections».

Ainsi, une constitution de 20 articles, estimera-t-il, «sera élaborée» qui aura comme seule mission «la gestion de cette période de transition qui prendrait le temps nécessaire». Par ailleurs, l’hôte d’Akbou met en cause le mode de gouvernance actuel caractérisé par une centralisation à outrance. «Il faut décentraliser les pouvoirs (…) on peut s’inspirer de la répartition des six wilayas historiques où chaque région se réjouit entièrement de sa particularité», a-t-il souligné. Saluant le pacifisme extraordinaire du peuple algérien, l’ex-responsable du FFS estime que le 22 février constitue «le début de la solution» contrairement à ce qui considère cette datte comme «le début de la crise».

«Bouteflika n’a pas démissionné de son grès, il a été démis de ses fonctions par le peuple», achemine l’ex-homme fort du parti de feu Ait Ahmed devant une assistance complètement acquise. L’orateur a parlé des «cinq piliers» sur lesquels se reposent ce régime. «L’instrumentalisation de la légitimité révolutionnaire et historique, la tentation d’incruster et d’enraciner l’idée que l’État est l’armée, l’usage de la violence comme moyen de gestion des crises, la corruption et enfin le régionalisme» sont, entre autres, les piliers cités et débattus par le conférencier. Karim Tabou a par ailleurs réitéré son appel à observer une «grève générale» sur tout le territoire national dans le cas où le calendrier électoral arrêté pour la présidentielle, le 4 juillet prochain est maintenu.

Interpellé sur son attitude et la polémique enclenché à propos du drapeau berbère, Tabou confirme et réaffirme son attachement à l’emblème national : «Je le dis et je le redis, cet emblème à croissant et étoile est mon drapeau. Il me représente et je me reconnais en lui. C’est pour ce drapeau que 1.5 millions d’Algériens sont tombés au champ d’honneur», s’excite encore une fois sous un tonnerre d’applaudissements. Tout en rappelant que l’appel du 1er novembre et la charte de congrès de la Soummam sont «complémentaires et non contradictoires». «Le pouvoir jouera sur tous les moyens afin de diviser le peuple, il faut rester vigilants», préconise-t-il.

Menad Chalal

Partager