«Il faut dissoudre le FLN et l’UGTA»

Partager

Hamou Boumedine, militant connu de la politique kabyle, a animé une conférence débat à Raffour, avant-hier samedi, en fin d’après-midi, au niveau d’Akham Laârch. Devant une assistance nombreuse, constitués d’étudiants, de militants et de citoyens lambda, l’orateur a développé le thème «Quelle transition pour quelle République ?», portant sur la revendication populaire qui a vu le jour le 22 février dernier.

D’entrée, le conférencier a souligné la nécessité d’ouvrir les débats autour de ce thème, aux fins de recueillir les avis des intellectuels qui doivent s’impliquer. «Le soulèvement qui a commencé le 22 février est un acte de réveil citoyen aspirant à recouvrir une pleine liberté et citoyenneté, un acte de réappropriation de la souveraineté et de la dignité collectives», dira-t-il. Selon l’orateur, ce soulèvement populaire s’explique par «une atteinte flagrante portée à la dignité du peuple», soulignera l’importance de «maintenir le mouvement pacifique».

Le conférencier mettra en garde contre «les manipulations d’un système aux abois, qui tente d’entraîner le mouvement vers la violence. Il est également dangereux d’évacuer de ce mouvement l’élite nationale et la classe politique, ce qui risquerait d’aboutir à l’intervention de l’armée», estime M. Boumedine. Plus loin, il dénoncera des tentatives d’évitement de «sujets qui fâchent» tel que les droits de la femme ou le système éducatif, en soulignant que «dans tous les pays du monde, l’enfant suit les cours des premières années dans sa langue maternelle, ce sont des sujets qu’il faudrait débattre maintenant et de façon à joindre la réflexion à l’action», dira-t-il.

Et d’enchaîner plus loin dans son intervention : «le système en place depuis des décennies a la mainmise sur la gestion économique du pays et a depuis longtemps outrepassé ses prérogatives». Il ajoutera : «Il est donc impératif que, dans le nouveau système, le premier préalable pour une transition démocratique est d’écarter le militaire du politique, ensuite soustraire l’élu à la tutelle de l’administration.

Nous sommes un Etat qui fonctionne à base de rente pétrolière, ce qui a créé le circuit parallèle en dehors des institutions étatiques. La situation a abouti à un système clientéliste, avec une flagrante violation de la Constitution». Ainsi, la première solution consiste, selon le conférencier, en la «dissolution du FLN et l’UGTA qui sont des patrimoines collectifs» et «la récupération de tous les sigles politiques» avec en parallèle l’engagement des «procédures judiciaires contre la corruption notamment celle relative aux élections».

M. Boumedine préconisera également des «mesures conservatoires» contre les auteurs de détournements des biens du peuple et enfin «la récupération de l’indépendance de la banque d’Algérie». L’orateur soulignera sur un autre volet la nécessité «d’aller en urgence vers une conférence nationale» avec l’ouverture des débats avec l’élite et la classe politique pour préparer la désormais incontournable transition en créant en parallèle, «un comité de crise composé de l’élite tant politique qu’économique en éliminant le système jacobin centralisé pour aller vers un Etat qui tiendra compte de la diversification culturelle et sociale en décentralisant la gestion du développement afin d’éliminer le système dictatorial.

La condition suivante est de sortir de l’économie rentière pour aller vers une transition économique et une économie productive», souhaite M. Boumedine. Le conférencier clôturera son intervention en appelant au «maintien du mouvement pacifique».

Oulaid Soualah

Partager