«La couverture au-dessus de la moyenne !»

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Un Conseil de wilaya, présidé par le wali Mahmoud Djemaâ, a été consacré, avant-hier jeudi, au secteur de la santé publique dans la wilaya de Tizi Ouzou. Quasiment tous les présents qui ont eu à prendre la parole, notamment les chefs de daïra, étaient unanimes à affirmer que le secteur de la santé, au niveau de la wilaya, est en souffrance, particulièrement ces dernières années. Mais le grand aveu est venu du directeur de l’hôpital de Draâ El Mizan him self qui reconnaitra devant la large assistance, faite de directeurs d’exécutif, de chefs de daïra, de responsables du secteur et des divers établissements sanitaires de la wilaya, que l’établissement ou il a été affecté dernièrement pour gérer les destinées «est un mouroir.»

Et de poursuivre : «La situation est alarmante. Et ca dure. Aucun responsable n’a fait le déplacement depuis près de deux ans. Et n’attendez pas à ce que les autres directeurs vous disent la vérité. Moi je n’ai rien à perdre. Le Président Tebboune nous a bien dit : dites la vérité aux gens ! Et c’est ce que je ferai !,» s’est-il exclamé face au wali. Le directeur de l’hôpital de Draâ El Mizan venait de confirmer le constat peu élogieux dressé par le chef de daïra de Draâ El Mizan sur la situation du secteur dans sa circonscription. Auparavant, le DSP, avait disser té pendant près de deux heures pour faire la présentation de son secteur.

Il a longuement décliné son rapport général dans lequel, il a abordé les équipements disponibles, les projets en réalisation, notamment les nouveau projets d’Établissements publics hospitaliers (EPH), comme celui des Ouadhias, de Aïn El Hammam et Souk ElTenine, sans oublier ceux qui sont en réhabilitation. Il a alterné belle image et chiffres impressionnants. Un beau tableau en somme que toutefois même le wali finira par contrarier en avouant d’emblée lors de son intervention que «la couverture sanitaire dans notre wilaya est au-dessus de la moyenne, en comparaison avec la couverture au niveau national.

Toutefois, nous recommandons d’abord de préserver les structures disponibles et les entretenir pour leur permettre de jouer pleinement leur rôle. S’agissant des projets gelés, particulièrement ceux du nouveau CHU et de la clinique mère/enfant, nous allons faire les démarches nécessaires et travailler dans le but d’obtenir le dégel d’au moins un des projets, en attendant le reste. En ce qui concerne les EPH en cours de réalisation, notamment celui des Ouadhias, nous insistons sur le respect des délais de livraison prévus pour mars prochain.»

Lui succédant, les chefs de daïra ont, chacun à son tour, décortiqué la situation, qui prévaut dans leurs départements, «qui a besoin d’un véritable coup de fouet pour optimiser son rendement et assurer une bonne prise en charge aux malades», selon plusieurs d’entre eux. Le chef de daïra de Ouaguenoun par exemple aura eu lui ces propos : «Nous sommes soulagés par la réouverture de la polyclinique de Makouda fermée pendant plus d’un mois.

Toutefois, la commune de Makouda nécessite une véritable structure sanitaire équipée, en moyens humains et matériels pour assurer une meilleure prise en charge aux patients et aux parturientes.» De son côté, le chef de daïra d’Azazga a déploré «la dégradation du service au niveau des structures locales». A vrai dire, le ton était globalement, avanthier, à dénoncer les insuffisances et la dégradation au niveau wilaya d’un secteur sensible qui, «au-delà des manques, est, à l’origine, sérieusement handicapé par l’absence d’un premier responsable attitré à sa tête depuis plus de deux ans,» commentait un cadre à l’arrière de la sale.

Hocine T.

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