La protesta de Hellil et Tifaou monte

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Les habitants de Hellil et Tifaou ne décolèrent pas. Ils campent toujours sur leur position en maintenant la RN25 barrée depuis mardi dernier. Pour libérer la route, ils exigent le lancement immédiat des travaux de bitumage de la route desservant leurs deux villages.

«Nous sommes décidés à occuper les lieux pour une durée indéterminée. C’est le moment ou jamais car nous en avons vraiment ras-le bol. Si les autorités étaient vraiment sincères, elles auraient déjà répondu à nos revendications et cette action n’aurait pas lieu. Ce n’est pas après huit jours de fermeture qu’on invite les protestataires à dialoguer. Nous ne rentrerons chez nous qu’une fois les engins seront déplacés sur les lieux pour commencer le travail. Il ne faut pas oublier que nous avons même délaissé nos familles durant toute cette semaine», dira un protestataire, pour signifier que cette action de rue n’est pas une partie de plaisir pour les villageois.

Pour en savoir plus sur les suites données à ce mouvement de protestation, attache a été prise avec le porteparole des deux villages, Ali Ouilem : «Rien de nouveau à l’exception des émissaires qui nous proposent de dégager une délégation pour discuter de nos problèmes. Malheureusement, cette étape est dépassée. Nous avons de tout temps accepté de dialoguer avec les autorités. Cependant, nous avons fini par comprendre que leurs promesses étaient sans lendemain, en atteste le dernier P-V du mois de mai dernier», répond-il. Et de poursuivre: «Puisque le projet existe et est confié, pourquoi tout ce temps perdu, sachant que nous souffrons quotidiennement des désagréments de l’état délabré de cette route ? Pour les autres revendications, elles sont légitimes. Nous sommes prêts à rencontrer les responsables concernés qu’une fois le problème de cette route sera réglé».

Ne voyant rien venir, hier matin, les protestataires sont passés à une autre action plus corsée. Ils ont érigé des murets devant les deux accès de la mairie, à savoir celui menant aux bureaux du maire et ses adjoints et celui de l’état civil. «Nous présentons nos excuses aux citoyens de notre commune pour le blocage de la porte de l’état civil. Mais que voulez-vous ? Nous sommes contraints de radicaliser nos actions (…). Quant au bureau du maire, c’est pour signifier à ces élus qu’ils ne font rien. Sinon, pourquoi attendre des années pour ensuite se démener dans toutes les directions pour trouver des solutions? Ils doivent comprendre qu’ils sont au service du citoyen », explique le même porte-parole.

La fermeture de cette route, un important axe routier par lequel transitent les automobilistes pour se rendre soit au centre-ville de TiziOuzou, soit à Bouira, via Draâ ElMizan, empoisonne le quotidien des usagers, contraints de transiter par Boghni, dont le CW128 est dans un état lamentable. «La langue distance ne nous agace pas plus que l’état dégradé de ce chemin de wilaya sur lequel il est quasiment impossible de rouler. Il est entièrement à réfectionner», lance un chauffeur de bus.

Amar Ouramdane

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