Plusieurs dizaines d’habitants du village Debha, situé sur les hauteurs de la périphérie d’Amizour, ont observé, avant-hier, un sit-in devant le tribunal de leur chef-lieu pour exprimer leur «ras-le-bol» à cause de leurs mauvaises conditions de vie qui durent depuis 3 ans, suite à des querelles qui ne cessent d’en finir avec des exploitants agricoles d’une EAI. Cette dernière est située au sein de leur village. A vrai dire, selon des habitants, la pomme de discorde a trait à la délimitation de cette surface agricole exploitée par les membres d’une même famille. «Nous vivons dans l’insécurité totale.
A chaque fois des bagarres éclatent entre les exploitants et les habitants et à chaque fois, nous avons recours à la justice et à la police. Mais rien n’a mis fin à cette situation invivable que nous endurons depuis 3 ans», a assuré un habitant qui interpelle, une nouvelle fois, la justice et les services de police locale pour faire face à leurs responsabilités. Refusant tout dialogue avec le procureur, les protestataires ont exigé de rencontrer la présidente du tribunal de leur ville, tout en pointant du doigt les services agricoles, qui connaissant parfaitement le problème et qui pouvaient dès le début mettre fin à ce litige, lesquels ne cessent de s’amplifier. «Nous dénonçons le retard et le mutisme des services de l’agriculture, ce qui nous a occasionné 3 années de souffrance», ajouta ce délégué, citoyen du village.
Debha est sur une poudrière et ce qui s’est passé durant la nuit de dimanche dernier prouve que le pire attend les habitants de cette petite localité. Selon leurs dires, une bagarre a éclaté avec l’un des exploitants et une famille du village, qui s’est généralisée après l’intervention des autres habitants. Des blessés de part et d’autre ont été enregistrés et des plaintes déposées et qui vont s’ajouter à d’autres dossiers déposés au commissariat ou au tribunal pour la même histoire. Le village Debha vit au rythme des faits divers et personne n’est à l’abri. Cette localité n’est plus aussi paisible qu’elle l’était et l’on craint surtout le pire si les pouvoirs publics n’interviennent pas d’une façon ferme à y mettre un terme.
En tout cas, le sit-in de mardi a donné des signes positifs quant au règlement définitif de ce problème. Le délégué du village, à sa sortie du tribunal, s’est adressé à la foule qui l’attendait et a parlé du résultat de la réunion entre la délégation des villageois et la présidente du tribunal : «La présidente nous a proposé une rencontre jeudi, en présence de plusieurs secteurs, dont ceux de l’Agriculture, des Domaines, le Cadastre, pour discuter clairement de notre cas dans le but d’en finir avec cette histoire».
Les habitants ont applaudi et se sont dispersés dans le calme, mais attendent ce qui va découler de cette réunion. A vrai dire, c’est Amizour dans sa totalité qui retient son souffle. Le seul espoir de ses habitants est de retrouver la sérénité, les bonnes relations de voisinage et que justice soit rendue.
Nadir Touati