Le FFS : des voix et des voies

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Le FFS, à ne pas confondre avec la Fédération Française de Ski, est un parti politique fondé par un chef historique, un chef charismatique qui ne plie ni ne rompt car c’est un roseau pensant. Dda l’Ho s’est révolté quand il a vu que sa patrie, pour laquelle il a grandement lutté pour l’arracher des mains du colon et d’une puissance, est confisquée. La fenêtre ouverte sur le multipartisme au lendemain d’octobre 88 lui ouvrit la voie de faire encore entendre sa voix.  L’adhésion est large mais les appétits sont d’ogre. Subséquemment, en se retrouvant le plus vieux parti de l’opposition, le FFS aura connu à chaque échéance des dissidences normales, dirait un certain, dans la vie d’un parti qui ne s’oppose pas uniquement pour s’opposer. «Un seul être vous manque et tout est dépeuplé», disait Lamartine dans son isolement. Et la mort d’Ait Ahmed, après avoir plongé dans le deuil l’Algérie tout entière, a plongé son cher parti dans une crise que des avertis ont sciemment prévu. Car il est admis qu’il arrive de dire devant une assistance à son vis-à-vis que «l’idée eût été bonne si elle ne fût venue de toi.»

Les récentes démissions de figures du parti, pour ne pas mettre de l’huile sur le feu, recevront-elles l’effet escompté ou l’écho retentissant attendu par les militants, surtout ceux qui ont eu à séjourner dans les maquis kabyles ? Des figures ont appelé à «reconstruire l’unité du parti pour assurer sa pérennité, poursuivre le combat de son père fondateur pour libérer l’Algérie de la dictature et faire face aux défis et enjeux qui se profilent à l’horizon aux niveaux national et international». Sauf que de ces appels, il en ressort plusieurs voix et voies. Pendant que certains poussent pour un congrès extraordinaire, d’autres eux tirent pour un congrès ordinaire. Et dans le cafouillage, les accusations fusent de parts et d’autres. Et ça continue ! Et ça n’a pas l’air de tirer à s’estomper. Le consensus tant recherché est visiblement encore loin. Les tiraillements qui minent le parti exposent un conflit qui n’est visiblement pas des plus ordinaires. Mais la voie salutaire serait-elle pour autant dans l’extraordinaire ? Seul l’avenir le tranchera. En attendant c’est juste là un jeu de mots qui projette un tassement de maux.

A. B.

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