Le maintien de Hadj Djilani accentue la crise

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Le séisme des démissions des membres du secrétariat national du FFS continue de secouer la maison FFS, au moment où l’appareil tente de noyer la crise en mettant en avant une campagne de boycott timide de l’élection présidentielle.

En effet, après la démission du Dr Achir, vice-président à l’APW de Tizi-Ouzou, et d’autres, c’est au tour du deux poids lourds de cette fédération de Tizi-Ouzou, à savoir le nouveau sénateur, fraichement élu, Rabah Menaoum, qui était également conseiller du premier secrétaire, et le député Klalèche Mohamed, qui lui est chargé aux partis politiques, de se démarquer du secrétariat national, en guise de désaveu au premier secrétaire, Mohammed Hadj Djilani, a-t-on appris, hier, de sources sûres.

Ces deux cadres du parti ont toutefois choisi de démissionner sans tambour ni trompette, loin de la polémique des réseaux sociaux comme ce fut le cas pour leurs autres camarades, qui eux avaient choisi de l’annoncer sur la Toile. Un comportement qui avait d’ailleurs fortement déplu, rappelons-le, à la direction du parti qui n’a pas manqué de sanctionner quelques-uns de ces ex-secrétaires.

Le motif de la démission serait, d’après toujours la même source, «la rigueur bafouée dans l’application des statuts pour un fonctionnement démocratique du parti». Une phrase devenue par la force des choses un slogan parmi les militants et même les cadres du FFS, depuis notamment le coup de théâtre du membre de l’instance présidentielle, Hayat Tayati, qui a revendiqué ni plus ni moins le départ du premier secrétaire qui aurait été, selon elle, «reconduit d’une manière anti-statutaire».

La démarche de Mme Tayati, pour rappel, fut suivie par l’autre membre de l’instance présidentielle, Yacine Chioukh. Plusieurs secrétaires nationaux ont démissionné depuis, toujours pour contester la reconduction de Hadj Djilani au poste de premier secrétaire national. Ali Laskri, le coordinateur de l’instance présidentielle, dans une déclaration à la Dépêche de Kabylie, avait lui soutenu que «la réaction de Tayati est une diversion pour noyer les résolutions du conseil national». Toujours selon lui, «cette diversion intervient après l’annonce du boycott de la présidentielle».

Une déclaration qui donne clairement une autre dimension à la crise au FFS, qui passe d’une crise organique à une crise carrément politique qui porterait sur des divergences à propos de la position du FFS par apport à l’élection présidentielle. Du moins, c’est le message qu’a voulu transmettre Laskri, selon les observateurs.

Une chose est sûre, le FFS, aujourd’hui, est en mauvaise posture et le premier secrétaire est plus que jamais sur la sellette. Sur les réseaux sociaux, encore une fois, ces nouvelles démissions ont suscité de vives réactions. Les militants se demandent si l’instance présidentielle «concèderait à sacrifier Hadj Djilani» pour retrouver la sérénité au sein du parti ou le «maintiendrait au risque d’aller à l’implosion». «L’instance présidentielle doit prendre une décision au plus vite au risque de voir la situation dégénérer», avertit un cadre du FFS de la fédération de Boumerdès.

K Haddoum.

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