Suite à la décision du ministère de l’Enseignement supérieur de faire avancer la date des vacances du printemps d’une durée de dix jours, la coordination autonome des étudiants de l’université de Bouira a lancé un appel, avant-hier, pour l’occupation des deux campus de l’université en plus des résidences universitaires.
Les étudiants ont vite répondu à l’appel, puisque durant la soirée même du samedi, une trentaine d’étudiants et d’étudiantes ont occupé le siège du rectorat, où ils ont passé une première nuit. Les étudiants ont tenu à protester contre la décision du ministre de leur tutelle, en affirmant que cette décision surprise «n’obéit à aucune norme pédagogique ou scientifique et elle serait d’ordre politique».
Les étudiants ont réclamé l’annulation de l’arrêté du ministère et la reprise de la pédagogie comme prévu initialement. «Suite à l’arrêté du ministère de l’Enseignement supérieur, qui a décrété aujourd’hui dimanche 10 mars comme premier jour des vacances du printemps, les étudiants ont décidé, à l’unanimité, de rejeter cette décision infondée et irréfléchie, car elle vise à casser la mobilisation des étudiants et des Algériens pour un changement radical et pacifique», a expliqué, hier matin, l’un des étudiants protestataires rencontré sur place.
D’après notre interlocuteur, l’action de l’occupation des deux campus et des résidences de l’université de Bouira se poursuivra encore : «Nous sommes déterminés à poursuivre le mouvement de protestation jusqu’à satisfaction de nos revendications, à savoir une transition démocratique et la convocation d’une assemblée constituante chargée d’établir un État de droit et une nouvelle constitution démocratique», a-t-il encore ajouté.
Cette action a été également soutenue par plusieurs enseignants de cette université, qui ont, eux aussi, dénoncé et rejeté la décision de la tutelle. Hier matin, et après un rassemblement improvisé devant le rectorat, les étudiants ont décidé de battre le pavé encore une nouvelle fois à travers les rues de la ville de Bouira. Selon nos estimations, ils étaient pas moins de 6 000 manifestants, étudiants et enseignants à marcher, hier matin, pour réclamer l’annulation de la décision du ministre de l’Enseignement supérieur d’avancer la date des vacances du printemps.
Comme à chaque fois, des revendications et des slogans d’ordre politique ont été aussi soulevés par les manifestants. Ces derniers se sont rassemblés par la suite au niveau de la placette de la maison de la culture de Bouira, près du siège de la wilaya où un imposant rassemblement a été improvisé après que des citoyens de la ville et des fonctionnaires ont rejoint la manifestation. Ces derniers ont réclamé l’arrêt du processus électoral et une période de transition démocratique.
Oussama Khitouche