Onze communes privées d’eau !

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A cause d’un conflit tribal qui perdure depuis 2015, près de 226 000 personnes sont privées d’eau potable depuis avant-hier soir. A l’origine, un problème entre les villageois d’Ath Heggoun et ceux de Slim, concernant la source de Tinzert, située au cœur du Parc national du Djurdjura. Une source qui appartient aux citoyens d’Ath Heggoune, dépendant de la commune d’El-Esnam. Ces derniers sont opposés au fait que son eau profite aux villageois de Slim, lesquels dépendent de la commune de Haizer. Depuis la semaine dernière, des travaux de réparation d’une ancienne canalisation d’AEP sont en cours sur les hauteurs de Tikjda pour acheminer l’eau de la source Tinzert vers Slim.

Les propriétaires terriens de la commune d’El-Esnam ont observé plusieurs sit-in pour dénoncer ces travaux et voulaient même empêcher leur poursuite n’était la force publique, qui se trouvait sur place, qui les en a dissuadés. Jeudi dernier et alors que les villageois d’Ath Heggoun avaient tenté d’arrêter les travaux, les autorités leur ont appris qu’une délégation sera reçue par le wali pour trouver un terrain d’entente. Jeudi, en l’absence d’entrevue avec le premier responsable de la wilaya, les villageois sont revenus à la charge, samedi matin. Mais là encore, ils n’ont pu avoir d’audience avec le wali. Les villageois d’El-Esnam se sont alors concertés et ont pris la décision de fermer les vannes du château d’eau, sis au village Guemgouma de leur commune.

Ainsi, la station SR Metmara et le réservoir de 5.000 m3 ont été assiégés par les protestataires, lesquels ont fermé les vannes de cette importante conduite qui dessert onze communes de la wilaya, à savoir : El-Esnam, Bechloul, Ath Leqsar, Ath Rached, Bordj Okhriss, Mesdour, Taguedit, Bouira-Ville, Haizer, Oued El-Berdi et Ath Laâziz. Avant-hier soir vers 22h00, le chef de daïra de Bechloul était en pourparlers avec les protestataires qui ont même décliné l’invitation du wali. «Nous nous sommes déplacés à deux reprises et le wali n’a pas voulu nous recevoir. Maintenant, les citoyens exigent sa présence ici pour qu’il puisse entendre, ce que nous avons à lui dire», a affirmé un habitant d’El-Esnam.

Ainsi, tous les travailleurs de Tilesdit, agents de pompage et agents de sécurité, ont été «priés» d’évacuer les lieux et hier encore, la situation ne semblait pas près de connaître son épilogue. Pendant ce temps, l’Algérienne des eaux était submergée par les appels téléphoniques et les réclamations des milliers de citoyens de la wilaya de Bouira, lesquels n’ont pas compris l’origine du problème et se retrouvent otages d’un conflit tribal.

Hafidh Bessaoudi

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