«Oui à une justice de transition, non à une justice de clans»

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À Bouira, la mobilisation citoyenne pour un changement démocratique ne fléchit pas.

Hier, pour la dix-septième semaine consécutive, des milliers de citoyens de la wilaya sont sortis dans les rues de la ville de Bouira, afin d’exiger une période de transition démocratique ainsi que le «départ de l’ensemble des figures du régime d’Abdelaziz Bouteflika».

Comme chaque vendredi, des centaines de citoyens se sont rassemblés vers 14h, juste après la prière du vendredi, au niveau de l’esplanade de la maison de la culture, près du siège de la wilaya, avant que la procession ne s’ébranle. Les marcheurs ont emprunté le grand boulevard de la ville, puis le carrefour ‘’Sayeh’’ et le quartier ‘’Château d’eau’’, en traversant le centre de l’ancienne ville.

Au fur et à mesure que la marche avançait, le nombre des manifestants augmentait, notamment près de l’université et du quartier populaire ‘’Ecotec’’. Un hommage fut rendu aux 127 martyrs du Printemps Noir, la journée coïncidant avec le 18e anniversaire de la marche historique du 14 juin 2001.

Pour les marcheurs, le mouvement populaire du 22 février qui a conduit à la chute de l’ancien président de la République, est une suite logique du printemps noir de 2001 et de tous les mouvements politiques qu’a connus l’Algérie depuis 1963 : «Le mouvement du 22 février est l’aboutissement, logique et historique, de la lutte du peuple algérien pour son autodétermination. Nous sommes passés par toutes les étapes et toutes les situations, c’est cette grande expérience qui a constitué cette conscience civique et pacifique chez les Algériens, qui poursuivent aujourd’hui la lutte, et de la plus belle des manières, afin d’arracher un véritable changement démocratique», nous dira un manifestant, qui brandissait une banderole où était écrit «Nous n’avons pas oublié les martyrs du Printemps Noir’’.

Les manifestants ont une nouvelle fois exigé le départ du gouvernement Bedoui et du chef de l’État par intérim, Bensalah, «afin de permettre l’organisation d’élections libres et la mise en place des mécanismes juridiques nécessaires pour la récupération des fonds détournés durant le règne de Bouteflika».

A propos de la récente mise en détention de plusieurs anciens hauts responsables, les manifestants ont plaidé pour une justice libre : «Nous réclamons une justice libre, et pas une justice de clans et aux ordres ! Nous réclamons une justice de transition qui jugera tous les anciens responsables et récupérera l’argent du pays, détourné et placé dans des comptes à l’étranger», lancera un autre manifestant.

La marche s’est poursuivie durant plusieurs heures, puis les manifestants se sont dispersés dans le calme.

Oussama Khitouche

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