« Placer la wilaya en pôle d’excellence céréalier »

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La Dépêche de Kabylie: Pourquoi ce genre de sorties sur le terrain ?

Makhlouf Laïb: Tout d’abord, c’est ma méthode de travail. Je suis directeur de la DSA et aussi fellah. J’aime être en contact direct avec les fellahs pour échanger les expériences et les accompagner dans leur activité quotidienne. Ma présence ici à Draâ El-Mizan est un signe que la région est à vocation céréalière. Je rappellerai aussi que la campagne labours-semailles a été faite officiellement à Mekla. Il faut aussi savoir que Fréha est aussi à vocation céréalière. Pour cette année, nous avons prévu un total de 8000 hectares à emblaver. Je suis aussi parmi les fellahs afin de leur montrer que l’État accorde une grande importance à la céréaliculture.

Là aussi, j’insiste pour dire que l’État met beaucoup d’argent comme apport aux agriculteurs. Le point essentiel est surtout les assurances. Nos fellahs doivent assurer leurs champs. Comment lancer une exploitation de cinquante hectares et la laisser sans assurance? Il faudrait qu’on inculque cette mentalité d’assurer à nos fellahs. Avec la CRMA, l’assurance est dérisoire mais elle permet la pérennité des cultures.

Pourquoi l’utilisation du semoir est très importante?

Le semoir évite la semée à la volée. Son réglage est primordial. C’est pourquoi nous l’avons prévu dans notre programme d’aujourd’hui. Il garantit un ensemencement équilibré dans les sillons. En revanche, la semée à la volée est hétérogène. Nos fellahs doivent bannir définitivement les anciennes pratiques.

Quels sont les objectifs assignés à cette rencontre?

L’objectif est de montrer aux fellahs qu’ils devront homogénéiser et généraliser cet outil dans l’intérêt de tous. Cette rencontre est prévue aussi pour inciter nos agriculteurs à exploiter tous les moyens mis à leur disposition. C’est aussi une manière de revenir sur le savoir-faire de certains et leur réussite. Bon, même si le rendement de ces dernières saisons a augmenté, il n’est pas encore suffisant.

On se demande comment dans la même région avec les mêmes conditions climatiques, un céréalier obtient plus de 30 quintaux à l’hectare alors que juste à côté, son voisin ne dépasse pas les 18 quintaux à l’hectare. Nous avons un céréaliculteur ici à Draâ El-Mizan et un autre à Fréha qui ont obtenu 50 quintaux à l’hectare. D’ailleurs, nous avons programmé une autre rencontre où ces deux fellahs auront à expliquer leur réussite à leurs collègues. Il faut que notre wilaya devienne le pôle d’excellence en matière de cultures céréalières. Nous avons les moyens pour cela.

Est-ce que le matériel agricole disponible est suffisant pour atteindre cet objectif de plus de 30 quintaux à l’hectare?

Mais, bien sûr. Par exemple, pour les moissonneuses-batteuses, nous avons 41 machines et cette année nous allons encore en ramener cinq autres. Pour les tracteurs, chaque année, nous renforçons notre parc avec quarante autres. C’est dire que nous avons une moissonneuse-batteuse pour 185 hectares. Tout est y est, ce qui manque c’est la technicité. Il faudrait copier sur les autres. Avec les moyens dont nous disposons, d’ici quelques années, notre pays n’importera plus de blé quand on sait que nous avons un potentiel de près de 3 millions d’hectares consacrés à la céréaliculture pourvu que nous produisions plus de 40 quintaux à l’hectare. C’est le souhait de tout un chacun.

Entretien réalisé par A. O.

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