«Faute de radiologue on ne peut exploiter le scanner»

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Ali Kechah, directeur de l’établissement public hospitalier (EPH) Akloul Ali d’Akbou depuis septembre 2015, revient dans cet entretien sur la situation globale de cet établissement.

La Dépêche de Kabylie : Tout d’abord, quels sont les nouveaux services attribués à l’hôpital ?

Ali Kechah. Nous avons le service médecine du travail qui prend en charge le personnel de l’établissement et des employés d’entreprises privées et publiques. 32 entreprises et établissements ont signé une convention avec notre EPH, ce qui génère une rente financière considérable pour l’établissement. Il y a aussi le service de l’anatomie pathologique qui prent en charge toutes les études de cytologie, notamment les frottis cervico-utérin dans le cadre du dépistage du cancer du col de l’utérus, en attendant l’acquisition d’un matériel nécessaire pour la prise en charge des pièces opératoires. L’autre nouveau service, c’est la médecine légale qui assure les autopsies et les expertises médico-légales.

L’hôpital d’Akbou présentait par le passé un manque en personnel médical et paramédical…

L’établissement dispose actuellement de suffisamment de personnel médical et paramédical. Il y a peut-être un léger manque en conducteurs autos, agents de prévention et sécurité… Un déficit dû notamment aux départs à la retraite.

Qu’en est-il du bilan 2018 de l’établissement ?

L’activité ne cesse de s’accroître. Durant l’année 2018, on a enregistré 11 527 admissions. En gynéco-obstétrique, 4 939 parturientes ont été admises. On a aussi enregistré 3 221 naissances vivantes et 1 014 césariennes. Ajoutant à cela le nombre important des actes chirurgicaux pratiqués au bloc opératoire, qui est de l’ordre 2 682, en sus de 8 597 séances d’hémodialyse.

Parlons de l’extension de l’hôpital que certains qualifient de «gâchis». Comment a été exploité le nouvel édifice et sur quels critères les services ont-ils été répartis ?

Pour nous, la nouvelle structure constitue une bouffée d’oxygène. Les conditions d’hospitalisation dans les services chirurgie et maternité, au niveau de cette nouvelle structure, ont beaucoup amélioré la prise en charge du malade. À la faveur de l’extension en question, l’établissement s’est renforcé d’une dizaine de lits supplémentaires pour les services susdits.

Dans la rue, l’on compare souvent l’EPH Akloul Ali à un «mouroir». Quel est le taux de mortalité enregistré au sein de cet établissement ?

Malheureusement, les gens portent des jugements sans avoir les données réelles. Durant l’année 2018, le taux de mortalité a été de 2,96% sur 11 527 admissions. Un taux qui demeure heureusement très faible.

Comment peut-on améliorer la prise en charge des parturientes au service maternité-gynécologie, le plus décrié par les usagers ?

Le service maternité-gynécologie reste malgré ce qu’on dit un service performant. Durant l’année 2018, on a enregistré 4 939 admissions et 3 221 nouveau-nés. Il faut souligner l’importance de la collaboration effective des chirurgiens, qui y pratiquent des opérations césariennes d’urgence. Pas moins de 1 014 ont été d’ailleurs effectuées en 2018. Par le passé, ce service fonctionnait avec un seul gynécologue et 3 médecins généralistes. Maintenant, il fonctionne avec 2 gynécologues et 3 médecins généralistes. La création d’un service de consultations en gynécologie-obstétrique au niveau de l’ancienne chirurgie a permis une amélioration notable et un meilleur fonctionnement de la maternité.

Qu’est-ce qui est fait pour améliorer la sécurité et l’hygiène hospitalière ?

En plus de nos agents de prévention et de sécurité, on a installé des caméras de vidéosurveillance qui fonctionnent 24H/24. Elles sont contrôlées quotidiennement pour améliorer la sécurité. Quant au volet hygiène, une nette amélioration est constatée au niveau de tous les services. Une dynamique qui s’inscrit dans la durée.

La pression au pavillon des urgences se répercute-t-elle sur la qualité de la prise en charge du malade ?

Le pavillon des urgences a été délocalisé vers la nouvelle structure, qui offre des conditions d’accueil et de soins nettement meilleures par rapport à l’ex-PU. Mais la pression sur ce service, qui reçoit une moyenne de 8 000 patients par mois, est quotidienne. Il ne faut pas oublier que l’établissement assure aussi des consultations dans toutes les spécialités au niveau de l’hôpital ancien d’Akbou, en plus de campagnes périodiques de consultations médicales spécialisées au niveau des communes relevant de l’EPSP de Seddouk et de Tazmalt. Rien que pour l’année 2018, on a enregistré 11 597 de consultations en chirurgie et 6 140 autres dans d’autres spécialisées.

Le scanner affecté à l’hôpital en 2013 sera-t-il fonctionnel un jour ?

La tutelle a ouvert deux postes de médecins spécialistes en radiologie au profit de notre établissement, en attendant l’affectation d’un radiologue pour la manipulation de cet équipement.

Entretien réalisé par Menad Chalal.

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