Les travailleurs de l’usine «Le dauphin d’or», une entreprise chinoise spécialisée dans la fabrication des équipements de bâtiment, implantée dans la zone industrielle de Bechloul, à l’Est de la wilaya de Bouira, ont observé, hier samedi, une journée de grève suivie d’un rassemblement de protestation près de cette usine. Les travailleurs grévistes ont dénoncé à travers cette nouvelle action, ce qu’ils ont qualifié de «conditions de travail déplorables et inhumaines» au niveau de cette usine.
Ces derniers assurent aussi que les droits les plus fondamentaux des travailleurs sont remis en cause par la direction de l’usine, à l’image notamment du droit au congé, au congé maladie, du droit syndical mais aussi au droit à la prime de rendement : «Nous travaillons plus de huit heures par jour ce qui est contrairement à toute réglementation de travail. Nous sommes payés en liquide tous les 22 jours et personne n’a le droit à une fiche de paie, et nous ne savons même pas si nous sommes déclarés auprès des assurances ou pas :», nous a expliqué hier l’un des travailleurs.
Ce dernier ajoute que l’usine ne dispose pas des équipements de travail et de protection nécessaires et les travailleurs manipulent des produits chimiques dangereux sans la moindre protection, notamment au niveau du compartiment four : «Nous n’avons ni combinaisons, ni casques, ni lunettes et ni gants de protection ! Nous travaillons avec nos propres vêtements et sans la moindre protection malgré le fait qu’on manipule des produits chimiques et dangereux.
Pire encore, nous n’avons même pas le droit de nous constituer en syndicat ou collectif des travailleurs, et à chaque action de protestation, l’administration nous menace de licenciement», explique encore notre interlocuteur qui précise que cette usine a été fermée à maintes reprises par les pouvoirs publics, en raison de rejets dangereux en pleine nature qui menacent l’environnement.
Les travailleurs grévistes ont appelé, par ailleurs, les pouvoirs publics et plus particulièrement ceux de l’inspection de travail qui ont dépêché une commission d’enquête pour régulariser la situation de plus de 250 ouvriers de cette usine. Toutes nos tentatives pour prendre attache avec la direction de cet établissement sont restées vaines. L’usine en question est une filiale d’une entreprise basée à Alger.
Oussama Khitouche