Il était une fois l’école des Sœurs blanches…

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L’ancienne école des sœurs blanches, sise au Hammeau de Tamazirt, à quelque trois kilomètres à l’ouest du chef-lieu d’Aïn El Hammam, se trouve dans un état de ruines.

Cinq classes tombent déjà par pans entiers après qu’on les a délestées des tuiles qui les protégeaient un tant soi peu, des intempéries. Personne n’est affecté, ni l’académie, ni les différentes APC qui se sont succédé à Michelet, pour préserver ce qu’il reste de cet «établissement».

C’est comme si on devait se débarrasser d’un fardeau encombrant, sans aucun égard aux milliers de personnes qui y avaient acquis le savoir qui leur a permis de sortir des ténèbres.

Elle représente un souvenir inextinguible pour nos mères et grand mères qui l’avaient fréquentée alors qu’elle faisait office d’école de filles et d’ouvroir jusque dans les années 1975, avec le départ des bonnes soeurs qui l’avaient léguée au secteur de l’éducation.

C’est en 1976, en effet, que l’administration mit fin à cette ex «école ménagère» où des jeunes filles de la région des Ath Menguellet apprenaient à être des mères de familles accomplies.

C’est là que de nombreuses femmes de la région, aujourd’hui grand-mères pour la plupart, ont appris la cuisine, la couture et le tricot et autres, grâce aux cours dispensés par les sœurs blanches.

Le besoin pressant d’un collège dans la région poussa les autorités à transformer les lieux en une annexe du CEM Amer Ath Chikh, avant qu’ils ne deviennent un CEM qui sera abandonné en 1997, après la construction du collège actuel.

Depuis, personne ne s’est jamais inquiété de garder les lieux dans l’état dans lequel les élèves qui venaient de le quitter, l’avaient laissé.

Au contraire, il était devenu un réservoir en matière de tuiles, de portes et autres matériaux de rechange, nécessaires aux réparations des autres écoles de la commune.

L’état d’abandon était alors déclaré. Les cinq salles se trouvant à gauche de l’entrée ne sont plus que décombres. Le bâtiment d’en face n’est préservé quelque peu, que grâce à deux familles qui y ont trouvé refuge et essaient de le maintenir debout.

Ce qui ne dédouane nullement les autorités qui doivent procéder aux réparations d’usage pour entretenir ce souvenir que d’anciens élèves visitent comme pour un pèlerinage. «J’en suis revenu le cœur blessé.

J’ai pleuré en voyant le collège de mon enfance», disent tous ceux qui reviennent sur les lieux de leur scolarité, des années après les avoir quittés. Ils sont intarissables sur les anecdotes et les souvenirs qui ont jonché leur scolarité.

Ils font part de leur désarroi, à nous qui y avons vécu avec eux, et sur les réseaux sociaux, pour attirer l’attention des anciens dont certains occupent des postes qui leur permettent d’«intervenir pour sauver l’ex école de Ouaghzen».

Notons que cette ex école de filles a été fondée dans le courant de l’année 1892.

A. O. T.

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