Krarib, une agglomération marginalisée

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Elle regroupe huit hameaux répartis en zones éparses. Chacun de ces hameaux a ses problèmes et ses spécificités. La difficulté commune, dont souffre la région relève de l’eau potable, chaque “dechra” s’alimente selon sa ressource et ses moyens soit d’un puits, d’une source ou d’une citerne appartenant à un particulier. L’activité principale est l’agriculture. Ce secteur est travaillé par des moyens traditionnels et modernes pour la plupart des superficies cultivables. Terres fertiles, le rendement est assez bon. L’agriculture est basée essentiellement sur les céréales (blé et orge) et les fourrages. Les terres incultes sont des oliveraies.Celles-ci occupent une place prépondérante. Toutefois, cette richesse a été ravagée par les chutes de neige qu’a connues la localité. Pour cette année, le rendement est acceptable. La moyenne varie entre 15 litres et 18 litres par quintal. La qualité de l’huile est d’un très bon goût particulièrement les olives récoltées dans la contrée d’El Djouahra. A partir du barrage de retenue à Rabta, un projet de réalisation d’une station de pompage qui servira de source d’irrigation des terres agricoles est inscrit dans le cadre du Fndra. Ce projet demeure dossier clos, seul le projet de plantations fruitières tire à sa fin. En ce qui concerne l’habitat, la région de Krarib n’a pas bénéficié d’un programme dans ce cadre hormis un projet de construction de 118 logements LSP encore bloqués pour des raisons encore non élucidées. Après maintes démarches auprès de l’agence foncière de Kadiria, les 118 citoyens concernés par l’opération ne savent plus à quel saint se vouer et il en est de même pour les 21 logements RHP qui connaissent le même sort.La majorité de la population occupe des maisons précaires héritées de l’ère coloniale. Ces demeures ne sont que des taudis. Quant à l’éducation, l’agglomération dispose de trois écoles primaires implantées à Krarib, Ramlia et à Ouled Keffif rattachées au CEM édifié à Dahsa. Etablissements de campagne, les cours de ces écoles primaires ne sont pas bitumées. En période hivernale, celles-ci sont impraticables. Elles sont boueuses. Les résultats scolaires, tous niveaux confondus, sont insuffisants. Les élèves présentent des lacunes en langue française. Pour l’anglais, on note un apprentissage facile au CEM. Malgré la riche bibliothèque du CEM qui compte plus de 3000 livres répartis entre les manuels extra-scolaires, de culture générale, de sciences… Les collégiens se documentent, cependant,nous enregistrons toujours des lacunes et des insuffisances. Les jeunes sont privés de tout infrastructure, même pas une aire de jeu où passer le temps libre. Rien ne les occupe. Ils sont pour la plupart et des “hittistes”. Durant la journée, ils se rendent à Aomar-gare, à Kadiria pour ne revenir que la soirée. Quelques jeunes, dont le nombre se compte sur les bouts des doigts, sont intégrés dans le cadre de l’emploi des jeunes. Pour cette couche sociale, la demeure familiale n’est qu’un dortoir. Dans le domaine de la santé publique, un centre de soins est ouvert pour la demi-journée. Sa seule activité se limite à la réception des citoyens, uniquement pour les injections.Il n’est doté d’aucun moyen qui servirait les premiers soins ou des secours. Il n’y a que l’infirmier et l’édifice sanitaire. La vaccination des enfants, les consultations s’effectuent à la polyclinique d’Aomar-gare.Pour le volet des travaux publics, tous les hameaux de l’agglomération de Krarib sont reliés par un CW et des chemins communaux. Cependant, ces routes sont dans un état piteux. Le chemin communal Aomar-Krarib via El Djouahra est coupé et fermé à la circulation. Le CW connaîtra à son tour la fermeture malgré la réfection des deux axes en 2003 et en 2004. Ces travaux effectués ne sont, en fait, que du rafistolage, sinon comment expliquer la dégradation de ces routes ? Nids-de-poule, crevasses, affaissements ont engendré une circulation automobile difficile. Krarib a connu un exode rural sans précédent. Les gens ont quitté leurs villages, leurs maisons et leurs biens pour s’installer dans les villes. La conjoncture de toute une décennie noire a fait fuir ces campagnards. Région agricole, des projets dans ce sens résoudraient beaucoup de problèmes socio-économiques. L’agriculture, avec toute sa diversité, est la seule ressource, le seul moyen de récupérer, d’insérer les citoyens dans la vie active. La ressource humaine existe, il reste l’exploitation en créant des projets pour cette jeunesse qui cherche à lui tendre la main et sa prise en charge.

A. Bouzaïdi

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