Bien avant l’ouverture des bureaux, une chaîne composée de vieux retraités s’est formée, mercredi matin, devant le portail d’entrée de la poste. Une rumeur faisant état du virement des pensions de retraite, le 14 du mois, avait circulé depuis plusieurs jours.
Ce qui a fait courir les concernés, toujours dans le besoin, qui espéraient faire face à certaines dépenses de l’Aïd. «C’est le même problème qui se pose à la veille de chaque fête religieuse. Au moment où nous espérons un geste de la part des responsables, nous nous rendons compte que personne ne se soucie de notre sort», nous confie un vieil homme venu à la poste, pour effectuer une demande d’avoir. Visiblement désolée, la préposée au guichet, l’informe d’avance que la pension de retraite n’a pas encore été virée.
La déception se lisait sur tous les visages des dizaines de vieilles personnes qui sortaient bredouilles du bureau de poste. Mais ils ne perdront pas espoir, puisqu’ils reviendront le lendemain, dernier jour de marché avant l’Aïd. Bien qu’on leur ait signifié dès le matin, que leurs comptes CCP étaient vides, ils n’ont libéré les abords du centre payeur que vers midi, juste avant la fermeture du bureau. Cette fois, le doute n’était plus permis. Les achats pour la fête se feront à crédit ou avec des prêts que leur consentiront des connaissances.
«Tout le monde sait que les petites retraites arrivent difficilement à joindre les deux bouts entre deux virements. Mais ceux qui doivent se pencher sur notre situation semblent avoir d’autres préoccupations», dit un retraité parmi ceux qui étaient présent dans ces lieux. «Eux, ils ont des comptes gonflés et des rentes importantes. Qu’on nous paie avant ou après la date butoir, ils n’en ont cure», ajoute un autre. Ces démunis qui ont trimé sans tricher, durant toute leur carrière se retrouvent, à un âge avancé dans la «situation de mendiants», répètent-ils. Signe de cette précarité on nous apprend que plusieurs retraités, faisant fi, de leur fierté pointaient au restaurant errahma, durant le mois de carême.
A.O.T.