Musée Krim Belkacem, lieu de pèlerinage

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Comme chaque 19 mars de chaque année depuis maintenant plus de dix-sept ans, car c'est le 5 juillet 1999 que la maison natale du Lion des djebels avait été restaurée pour enfin devenir le " musée Krim Belkacem&quot,; celle-ci a abrité à l’occasion de la célébration de la fête de la victoire des activités diverses.

Pour cette fois-ci, plus d’un millier de personnes a été compté samedi dernier à Tizra Aissa. Encore une fois, c’est l’association Tarwa N’Krim Belkacem, en collaboration avec l’APC et l’organisation nationale des moudjahidines locale, qui a concocté ce programme. Tout d’abord, il faut souligner cette exposition-photos au niveau de la maison de jeunes du chef-lieu communal, en plus de l’historique feuilleton depuis le lancement des négociations jusqu’à la signature des accords d’Evian qui mirent fin à la guerre le 19 mars 1962; justement par le représentant de la délégation algérienne, feu le colonel Krim Belkacem. Il y a eu aussi d’autres documents inédits. D’ailleurs, tous les visiteurs se sont attardés pour photographier le document sur lequel sont visibles l’une à côté de l’autre les signatures de Krim Belkacem et celle de Louis Joxe (représentant de la délégation française). Puis, une procession de personnes a pris la direction de Tizra Aissa où les nombreuses personnes ont eu droit à une visite guidée à l’intérieur du musée, notamment la chambre dans laquelle était né le futur colonel de la révolution algérienne. Après le rituel dépôt de gerbe de fleurs, l’assistance plus nombreuse cette année, a observé une minute de silence à la mémoire des martyrs de la révolution. Tour à tour, le maire, le président de l’association organisatrice, le président de l’ONM locale et le frère du colonel Krim Belkacem, Dda Arezki, sont longuement revenus sur le parcours du Lion des Djebels d’ Ait Yahia Moussa à Evian. Il faut dire que le témoignage de son frère a été des plus écoutés d’autant plus qu’il contenait des moments inconnus jusqu’à ce jour. Vers midi, plus de huit cents personnes, selon les organisateurs, ont pris part au repas traditionnel (couscous aux fèves, petit lait, lait caillé et dattes) au sein du CEM Talah Mohamed d’Iâlalen. Si cela a été une occasion pour les visiteurs venus des quatre coins de la wilaya de découvrir pour la première fois ce haut lieu historique, il est attendu sa prise en charge parce que, déjà certaines sous-pentes risquent de s’écrouler à cause des infiltrations d’eau. Sa restauration, parce qu’il est classé musée national, doit être plus conséquente ainsi que son entretien qui doit être lui aussi permanent et non seulement au moment de la célébration des dates historiques. Il est même recommandé de réaliser un portrait géant de feu Krim Belkacem au chef-lieu qui sera accompagné d’une plaque directionnelle afin de guider d’éventuels visiteurs qui viendront durant l’année en dehors du 19 mars. Par ailleurs, un membre de la famille Krim regrettera qu’aucun de ces compagnons ni responsable de l’Etat algérien ne daigne lever le petit doigt pour interpeller certaines personnes malintentionnées qui lynchent l’un des grands symboles de l’Algérie dans leurs écrits avec des paroles acerbes et autres dénigrements démesurés sur les plateaux de télévision, notamment privées, et dans les colonnes de certains journaux de la presse écrite.  » De son vivant, tout le monde s’est tu. Après sa mort, les langues commencèrent à se délier et commencent même à douter de son nationalisme et de son patriotisme et ont fait volontairement circuler l’idée la plus sournoise et malsaine, d’abord en Kabylie, au sein de ses frères qu’on a voulu sciemment leur faire croire que Krim aurait refusé l’indépendance de sa région natale et qu’ailleurs, on leur avançait qu’il aurait demandé l’indépendance de la Kabylie au détriment de l’Algérie entière. En tout cas, le temps où nous remettrons les pendules à l’heure viendra, et chacun répondra de ses actes. Mais, ce qui est quand même douloureux est le silence cathédral observé par ses compagnons d’armes et témoins qui sont encore vivants, lesquels n’ont pas répondu à ceux qui sont en train de noyer toute la vérité de la guerre de libération nationale », conclura avec amertume notre interlocuteur.

Amar Ouramdane

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