La cerise à 1 200 DA le kilo

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Depuis quelques jours déjà, les premières cerises ont fait leur apparition sur les étals des marchés de la wilaya de Bouira.

Des cerises provenant essentiellement des communes d’Aghbalou, d’Ath Laâziz et de Saharidj, et dont le prix affiché est à 1 200 DA/kg. Un prix qui fait pâlir les fruits exotiques d’importation dont les tarifs sont moindres que ceux de la cerise locale. Pas besoin de rapporter alors la réaction du consommateur face à une telle ardoise pour un tout petit kilo… Pourtant, rien n’indiquait une telle hausse des prix de ce fruit même si la cerise a toujours été bien côté sur le marché. D’autant plus que le cerisier a bénéficié d’une attention particulière des services de la DSA de Bouira au cours des dernières années, mais cela n’a pas suffit selon les agriculteurs, qui déplorent le manque de subventions pour cette filière. À Aghbalou, une véritable petite bourse à la cerise se tient chaque matin aux aurores à proximité de l’oued, et c’est de là que se décident les prix qui varient quotidiennement selon l’offre et la demande. Une demande émanant essentiellement des wilayas de Bordj Bou Arreridj, Batna et M’sila, comme l’attestent les plaques minéralogiques des véhicules stationnés sur cette aire de négoce. «Entre 600 et 800 DA le kilo nous sont demandés pour acheter en gros les cerises de la région», déclare Mohamed, un commerçant de M’sila qui s’approvisionne depuis plus de 20 ans dans la localité affirme-t-il. En l’interrogeant sur les prix des cerises pratiqués sur les marché notre interlocuteur affirme que les pertes sont conséquentes avec cette chaleur : «Lorsque nous achetons des cageots de cerises, nous nous retrouvons souvent avec plusieurs kilos qui se gâtent à cause de la chaleur, et cela se répercute sur leurs prix…».

Consommateurs et marchands se plaignent

Cette année, la récolte ne semble pas très prometteuse et la faible quantité attendue encourage une spéculation qui ne dit pas son nom. Les prix pratiqués en ce moment paraissent pourtant excessifs, mais cela n’empêche pas les marchands venus des wilayas limitrophes de s’arracher ces premières cerises. Selon des agriculteurs de la région, cette hausse des prix est due à la cherté des insecticides qu’ils doivent épandre lorsque le cerisier est en fleurs pour éviter l’attaque des carpocapses et autres parasites nuisibles à l’arbre. «Devant autant de dépenses et d’efforts, nous devons rentabiliser nos investissements et ce n’est pas une chose facile. Même à 800 DA le kilo, nous n’engrangeons pas de bénéfices, nous rentrons à peine dans nos frais vu que cette année, la récolte de cerises est assez faible», déplore Nacer qui entretient contre vents et marées son verger de cerisiers, perché à plus de 1000 mètres d’altitude, depuis bientôt une dizaine d’années. Dans quelques jours, les cerises de la région d’Aïn El Hammam seront également commercialisées, ce qui fera sans doute chuter un peu leurs prix. En attendant, les pères de familles aux revenus modestes se contenteront de regarder ce fruit en espérant pouvoir en offrir à moindre coût à leurs enfants.

Mohand S.

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