Les disparitions se multiplient !

Partager

Les frères de Samira Hamane, 36 ans, disparue à Aït Yahia Moussa, le 11 juillet dernier, n'ont aucune nouvelle d’elle.

Ceux de Bouguerrouma Mouloud, âgé de 19 ans, disparu le trois juillet à Draâ El-Mizan sont aussi toujours à la recherche de ce jeune souffrant de troubles mentaux. Ils viennent d’afficher un autre avis de recherches. C’est dire que leur souffrance est grande presque quatre mois après cette disparition. Une autre personne vient de disparaître. Il s’agit de Slimi Hakima, âgée de 23 ans, appelée aussi Samia. Originaire de Attouche (Makouda) et plus précisément du village Izaraken, elle a été vue, selon l’appel affiché sur les murs des quatre coins des villes de la wilaya, pour la dernière fois le 18 octobre aux environs de treize heures et trente minutes à M’Douha (Tizi-Ouzou). Que deviennent ces personnes? S’agit-il de fugues ou seulement de problèmes de santé mentale ? Une chose est sûre: il faudrait quand même qu’un plan de recherches et un dispositif adéquat soient mis en place dès que telles disparitions sont annoncées pour être élucidées avant l’irréparable. Qui ne se souvient pas de la vieille Kadouche-Belkalem Tassadit, septuagénaire de Maâtkas disparue le 23 août? Même si les villages de la région se sont mobilisés pour la retrouver, son sort a été connu un mois après: corps en voie de décomposition. Y-a-t-il manque de vigilance au sein de ces familles qui, du jour au lendemain, perdent l’un des leurs? Vraisemblablement, c’est le cas. Par ce que, faudra-t-il le souligner, dans la plupart des cas, l’élément déclencheur est lié à des maladies souvent mentales. Car, notons-le bien, c’est un phénomène nouveau dans les villages de la Kabylie et même ailleurs. Ces dernières années, leur nombre est en nette croissance. Pourtant, dans les traditions familiales d’antan, de telles personnes ô combien vulnérables n’échappent pas à la surveillance ni des proches et ni des voisins. Personne n’est encore en mesure de donner un chiffre exact de ces cas. Tout de même, le nombre est important. Pour l’année en cours, ils sont pas moins d’une dizaine à payer les frais de cette négligence et du manque de prise en charge. Par ailleurs, si aujourd’hui, dans nos villes, des personnes « errantes » sans domicile fixe sont rencontrées dans les rues, c’est parce que, quelque part, elles ont échappé à la surveillance de leurs familles d’une part, et d’autre part, parce que les centres d’accueil se comptent sur les doigts d’une seule main. A lire tous ces avis, on découvre ô combien la douleur de ces familles à la recherche des leurs est profonde. A quand alors une réflexion sur un tel phénomène qui gagne de plus en plus nos villages et nos villes ?

Amar Ouramdane

Partager