Procès contre les médecins

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Des procès sont de plus en plus intentés aux médecins et aux hôpitaux, accusés d’erreurs ou, pire de négligences, entraînant handicaps, voire décès des patients traités. On se rappelle le cas dramatique des jeunes enfants rendus infirmes lors d’une séance de circoncisions collective, il y a aussi le cas du médecin de Sidi Aïch, dont le procès s’est déroulé ces derniers jours… On ne citera pas tous les cas de malades mal soignés ou mutilés, des femmes enceintes ayant perdu leurs bébés, de patients subissant des opérations bénignes, succombant sur la table d’opération : les Algériens, au courant de leurs droits, portent plaintes contre des individus, quand ils sont identifiés, ou alors, contre des établissements. Il y a quelques années, ce phénomène était presque inconnu : même quand on savait qu’une erreur avait été commise, on s’en remettait à la fatalité. Et puis, les gens redoutaient les procès, et il ne venait pas à l’idée d’attaquer un établissement public, c’est-à-dire l’Etat. Les choses ont bien évolué depuis et bien des tabous sont tombés, dont celui de la supériorité, voire de l’invulnérabilité du médecin. Certes, l’erreur est humaine et il est vain de demander au médecin la perfection ou l’infaillibilité, par contre on peut lui reprocher son incompétence et surtout ses négligences : renvoyer un malade en danger de mort, décider d’une opération à la légère, couper un membre ou un organe sains à la place d’un membre ou d’un organe malade, voilà le crime ! Tous ces procès donneront peut-être à réfléchir à tous ces médecins ou à toutes ces cliniques que seul l’argent intéresse.

S. Aït Larba

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