Les propriétaires des huileries inquiets

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Si à la fin de chaque mois d’octobre et début de novembre, cette période est celle de la préparation au gaulage des olives, il n’en est rien pour le moment. A commencer d’abord par les oliveraies. “La plupart de nos oliviers ont été ravagés par les feux de forêts. Il ne reste pas un tiers de ce patrimoine ancestral. Les feux n’ont rien épargné, même les jeunes plantations ont péri. Quant au reste, le fruit n’est pas prolifique. le plus chanceux va récolter quelques quintaux”, nous a déclaré un oléiculteur qui a tout perdu. Cette situation est à l’origine de la hausse du prix de l’huile. “Il ne reste rien à vendre. Les derniers hectolitres de l’an dernier ont été vendus juste après la catastrophe”, nous a appris un propriétaire d’une huilerie traditionnelle. Ce produit est tellement demandé que l’acheteur accepterait de débourser “plus”. Du côté des propriétaires des huileries (traditionnelles et modernes), c’est l’inquiétude. “Nous n’allons pas mettre en marche nos appareils pour quelques quintaux sinon on n’arrivera même pas à récupérer les frais d’électricité.

C’est une saison de vaches maigres”, nous a précisé l’un d’eux. L’arrêt de cette activité crée aussi du chômage chez les ouvriers saisonniers. “Je faisais travailler jusqu’à dix ouvriers sans compter les sous-traitants chargés du transport d’olives du domicile des oléiculteurs jusqu’à l’huilerie durant une période allant jusqu’à cinq mois. Ils gagnaient de quoi nourrir leurs familles presque le reste de l’année”, nous a affirmé un autre propriétaire d’une huilerie moderne. “Il est temps de trouver des mécanismes afin de protéger ces oliveraies car elles constituent une ressource pour de nombreuses familles”, dit un agriculture qui a essayé de régénérer l’oliveraie héritée de ses ancêtres. On peut souligner la prescription d’une assurance pour ce genre de culture. Finalement, on ajoute que la Kabylie entière est perdante sur ce plan en raison des ravages successifs causés aux oliveraies. Ce produit aux mille remèdes manquera indubitablement et son prix va flamber.

A. Ouramdane

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