S.O.S, élèves en danger !

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Elle aurait pu servir à n’importe quoi mais pas de lieu de savoir particulièrement pour les petits enfants. On veut parler de l’ex-base de vie de la société yougoslave “Impos” située à la cité Sidi Ahmed qui a été transformée en école primaire il y a de cela une vingtaine d’années.

Déjà pour y accéder, il faut deviner que le chemin boueux en hiver et poussiéreux durant les autres saisons mène bien à une école. Une fois à l’intérieur de la cour et après une visite des salles de classe, c’est la désolation totale. Jamais personne ne peut imaginer qu’une telle école existe bel et bien en plein centre du chef-lieu de wilaya. Ce qui a été érigé pour servir de base de vie à la société yougoslave avait été transformé en école primaire après le départ de la dite société. Trois chalets répartis sur le site qui présente une déclivité du nord vers le sud, aménagés en salle de classe et logements d’astreinte, sont desservis par des rampes d’escaliers qui donnent sur la cour de l’école. Ils sont réalisés sur des plateformes à partir desquelles des “poteaux” ont été créés servant de raidisseurs (tendeurs) pour la maçonnerie extérieure composée d’une seule cloison.

Les murs qui accueillent les combles de toitures sont munis de faux plafonds en contreplaqué et couvertes de tôles d’amiante.

La vétusté de la structure, sa mauvaise conception technique, le mouvement des sols et le séisme de 2006 aidant ont engendré des dégradations très importantes. Tous les murs porteurs sont lézardés, les dallages des classes sont affaissés, il y a une dislocation de certaines parties de l’ouvrage-mère et bien sûr des fissures sur certaines parties du mur de clôture.

En plus du danger qui menace les élèves quant à un éventuel effondrement de la poutre en béton située dans la cour ou d’un mur d’une quelconque salle, il y a aussi celui de l’amiante qui est très nocive à la santé des personnes sans parler bien sûr des salles petites et mal éclairées, des couloirs étroits et non aérés en un mot d’un établissement qui ne répond aucunement aux critères d’une structure scolaire.

Comme un malheur ne vient jamais seul, sur les seize classes formant l’école à l’ouverture, neuf ont été réquisitionnées par l’APC pour servir au recasement d’une dizaine de familles qui empruntent à l’occasion le même chemin que les petits bambins et vivent comme toute autre famille avec chien, chat et télévision ou chaîne stéréo incommodant ainsi les élèves et les enseignants pour ne pas dire créant un autre danger.

En effet, selon un enseignant, un élève a failli être attaqué à travers la fenêtre de la classe par le chien de l’un des recasés si ce n’était l’intervention de son maître d’école qui l’avait sauvé.

Un autre cas plus grave a été cité par le directeur qui nous montre le certificat médical le confirmant : une fillette de 10 ans avait été mordue par un rat à l’intérieur de la classe. Les procès-verbaux de constat établis par les services techniques compétents et la multitude d’écrits faits par le chef d’établissement à la Direction de l’éducation et à l’APC n’ont pas fait intervenir ces dernières qui doivent absolument venir au secours à des personnes en danger. Le fait de réquisitionner des salles de classe pour recaser des familles aurait dû donner l’idée aux autorités compétentes de procéder au recasement des 150 élèves fréquentant cette école car ils sont, avec leurs enseignants et personnel de l’école, de véritables sinistrés.

A. Gana

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