La place de la langue française dans notre système éducatif

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Au lieu de donner plus de moyens et d’espace à cette langue, nous assistons au contraire au déclin qu’elle subit chaque jour davantage suite aux différentes réformes opérées par les différents ministères qui se sont succédé depuis l’indépendance à ce jour et qui ont réduit considérablement l’importance de cette langue en la réduisant au statut de FLE (Français langue étrangère) et en diminuant significativement le volume horaire qui lui est consacré à tous les niveaux de notre système éducatif. Pour revenir à la mauvaise posture qu’occupe la langue de Molière dans nos écoles depuis surtout les années 80 avec l’intégration du Fondamental qui ne jouissait d’aucun fondement scientifique sauf peut être celui de transformer nos “petites têtes noires” en véritables automates semblables aux produits de Pavlov pour établir un constat et mettre à l’index les erreurs volontaires et involontaires commises, il est important de revenir un peu aux années 60 et 70 ou les élèves du primaire bénéficiaient d’un enseignement bilingue et avaient droit à plus de 2860 heures de cours en français (36 semaine x 20 heures x 4 ans). Ce volume assez considérable, a connu une diminution plus que significative depuis l’entrée en vigueur du Fondamental. Les apprenants n’avaient droit qu’a 648 heures de langue française (36 semaines x 6 heures x 3 ans) et ne sont initiés à celle-ci qu’à l’âge de 10 – 11 ans (4 AF) l’âge où leur capacité d’apprentissage est assez limité selon les spécialistes, surtout lorsqu’on sait que leurs programmes sont surchargés, donc leurs têtes sont bien bourrées de choses inutiles des fois. L’érosion du volume horaire ne s’arrête pas là, puisque les dernières réformes initiés par le département de Ben Bouzid achèvent presque le peu qui résistait, et comment ? Le français est dispensé aux potaches à partir de la 3e AP mais avec seulement un volume de 3 heures par semaine en 4e AP et 5e AP, il passe à 4h 30’ par semaine, ce qui donnera un total de 452 heures pendant tout le cycle primaire. Les chiffres parlent d’eux-mêmes 2880 heures pendant les années 60 – 70 puis 648 heures durant l’ère du Fondamental et enfin plus que 452 heures de cours de langue française sous l’ère de Ben Bouzid. Si cela se poursuit à ce rythme la langue française au Algérie ira rejoindre les dinosaures et les accompagnera dans leur mésaventure et pour la retrouver il va falloir une machine à remonter le temps dans très peu de temps. Ne faites surtout pas porter le fardeau aux enseignants, mais il faut bien un coupable, et ce ne sera pas la tutelle évidemment, c’est normal puisque le dicton dit “sur moi le fardeau de mon père et pourtant j’en suis innocent”. Pour seulement vous alerter, sachez Messieurs les responsables concernés que même les élèves de terminale ne savent pas encore lire un texte pourtant simple, quant à la maîtrise de la grammaire et à la production écrite, c’est tout simplement un fiasco, vous le savez parfaitement d’ailleurs vous êtes mieux placés pour cela, n’est-ce pas ? L’urgence n’est pas de donner par exemple la chasse aux sorcières comme empêcher les enseignants de donner des cours particuliers qui actuellement sont vraiment indispensables pour garantir aux élèves de réussir leurs examens. L’urgence est surtout de trouver les mécanismes adéquats pour rehausser et réhabiliter l’Ecole algérienne en général car l’Etat vaut par la qualité de son école et si nous voulons jouer les grands rôles dans la cour des grands il est impératif d’avoir une école moderne et de grande qualité.

Hocine Taïb

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