Des terres agricoles enclavées

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L’agriculture de montagne, encore seule chance pour ces ruraux de trouver à manger est confrontée à un problème qui demeure insoluble depuis 1962. En effet, c’est une chance inouïe pour ces ruraux en mal de ressources que de pouvoir exploiter la manne agricole en exploitant des ressources arboricoles et maraîchères en jachère. Le problème, se plaint-on, est qu’il n’y a pas de voies d’accès à ces oliveraies et autres vergers susceptibles de produire de la richesse et de pourvoir la contrée pauvre du douar de Tigrine en emplois directs et indirects. Selon un habitant de Tigrine, ce problème est posé et reposé à toutes les assemblées qui se sont jusque-là relayées à l’APC. En vain. Avec les conflits qui ont éclaté et qui se sont multipliés entre les propriétaires terriens au fil du temps, explique notre source, il n’est pas facile de trouver les conditions d’édifier des voies de communication ou créer des servitudes par le recours à l’ouverture de pistes forestières. Selon le témoin très au fait de la question, il y a un ensemble de propriétés assujetties à un enclavement total. “Les exploitations qui se mêlent à un massif forestier dense restent impossibles d’accès, même pour que les agriculteurs puissent effectuer les travaux des champs cycliques (labours, cueillette des olives ou des figues). Notre interlocuteur évoque des domaines privés fertiles puisque presque jamais exploités qui peuvent prodiguer des ressources vivrières diverses (agrumes, raisins, cultures maraîchères, céréalières et fourragères) d’où une opportunité de développer d’autres filières agricoles qui rapportent telles que l’aviculture, l’élevage d’ovins et de bovins, l’apiculture qui semble bénéficier de tous les atouts d’une nature verdoyante et riche en pollens pour pouvoir produire les meilleurs miels de la commune. Ces plantations situées dans une zone dénuée d’accès et au relief abrupt appartiennent à de nombreux propriétaires résidant dans les villages d’Ath Ouihdène, Tigrine, Hamda, Tala El Vir et même Béni Mansour. Ces terres sont un trésor qu’il faudra doter de pistes d’accès. Les propriétaires terriens devraient cohabiter et lâcher du lest pour faire fructifier ces bouts de terre fertiles et jusque-là vierges”, explique le notable de Tigrine. Les informations sont confirmées et appuyées par El Hadj Bélaïd qui, lui, réside à Béni Mansour qui affirme avoir des oliveraies sur cette zone interdite. “Malgré une récolte prometteuse l’an dernier, précise-t-il, je n’ai pu faire la cueillette des olives. Il faut marcher longtemps pour les atteindre, or il faut des moyens pour transporter les olives ramassées”, se lamente-t-il. Ammi El Hadj situe nombre de propriétés ou de sites interdits d’accès par une nature à l’est sauvage. En parfait connaisseur de terrain, il cite une légion de domaines sans accès à Tala Tansaout, Sidi Messaoud, Ighil Gouzguer, Ahrik Loudha, Assameur Ouzeboudj, Tala Ouzaïd, Tala Gouaâbas, Lebhar, Bouyédou. Enfin, le seul espoir pour trouver une solution au problème réside dans le cadre du PPDRI dont l’association nationale pour le développement rural et les forestiers sont allés récemment vulgariser le dispositif pour concrétiser des projets agricoles individuels ou collectifs. D’ailleurs, il est urgent de songer à ouvrir des pistes forestières car aucun accès, dit-on, n’existe encore pour que les sapeurs-pompiers puissent passer si un besoin de lutter contre un incendie quelconque se fait sentir. Le rêve est aussi, selon l’association précitée de retenir un barrage hydrique ou une retenue collinaire pour mettre à profit au maximum les trésors que recèle l’agriculture de montagne de cette contrée.

Z. Z.

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