Débrayage des enseignants

Partager

Les enseignants et les adjoints de l’éducation du lycée El Ghazali de la commune de Sour El Ghozlane, au sud de la wilaya de Bouira, ont enclenché, mercredi dernier une grève illimitée. Ils protestent contre «la dégradation de leurs conditions de travail, l’insécurité et la détérioration de la structure de ce lycée». Ainsi, dans une requête adressée au directeur de l’éducation de la wilaya, les enseignants et les fonctionnaires grévistes ont dénoncé ce qu’ils qualifient de «pourrissement» de la situation, au sein de cet établissement, l’un des premiers lycées de la wilaya de Bouira.

Les signataires expliquent cette situation par «l’absence prolongée du directeur et du censeur du lycée», ce qui cause une situation «d’anarchie et d’indiscipline». Les grévistes ont aussi décrié «un manque flagrant de moyens pédagogiques, à l’image des chaises, des tableaux, des tables et des imprimantes pour le tirage des sujets d’examen», en plus de la dégradation des classes, la principale cour, la cantine et la salle des professeurs. Selon ces mêmes enseignants, le principal mur de clôture de ce lycée, qui s’est effondré l’année dernière, n’a toujours pas été reconstruit, ce qui constitue une grande menace puisque des personnes étrangères s’introduisent sans cesse à l’intérieur de l’enceinte de l’établissement :

«En plus des multiples dégradations et du manque de moyens pédagogiques, les enseignants, les fonctionnaires et même les lycéens sommes quotidiennement sous la menace de personnes étrangères, qui s’introduisent comme bon leur semble à l’intérieur de l’école. Malheureusement, toutes nos sollicitations et nos rapports déposés à la direction sont restés lettre morte. A cet effet, nous n’avons pas d’autre choix que d’observer ce mouvement de grève», a expliqué, hier, un enseignant gréviste. Par ailleurs, toujours d’après notre interlocuteur, des décisions de suspension prononcées à l’encontre de certains élèves «perturbateurs» par le conseil de discipline, au début de l’année, n’ont toujours pas été appliquées par la direction du lycée.

L’intervenant a en outre révélé un important retard dans l’inscription des élèves de la terminale dans la plate-forme internet du ministère, en prévision des examens du BAC : «Tous les créneaux de contact et de communication avec la direction ont été rompus et aucune réaction n’est observée face à cette situation d’anarchie et de laisser-aller. Nous espérons un geste fort de la part de la Direction de l’éducation, à travers l’envoi d’une commission d’enquête qui va confirmer ce que nous avançons et va aussi situer toutes les responsabilités», a-t-il conclu. Il est utile de préciser que durant la matinée d’hier, un groupe de parents d’élèves de cet établissement a rejoint les enseignants protestataires, en guise de «soutien».

Oussama Khitouche

Partager