La fresque de Kaci Voudrar rafraîchie

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Installée au centre-ville d’Aïn El Hammam, depuis plusieurs années, une fresque représentant le tambourineur Da Kaci Voudrar, a été démantelée la semaine dernière pour la remettre «au goût du jour». Les jeunes d’Agwni N Teslent, le village d’origine de l’artiste, se sont attelés à la tâche pour redonner toute sa fraîcheur au tableau, terni par le temps et les intempéries.

Lundi dernier, le tableau peint sur un immense cadre métallique est revenu à l’endroit qu’il avait quitté quelques jours auparavant, pour combler le vide que les habitués de Michelet avaient remarqué. Repeint avec des couleurs éclatantes, le protrait de Da Kaci trône à nouveau au carreffour de la place du centre d’Aïn El Hammam. Des dizaines de villageois ainsi que des curieux et fans du défunt avaient assisté à sa mise en place, avant de dévoiler la fresque recouverte d’un drap alors que des baffles distillaient de la musique de «tbel», enregistrée du vivant de l’artiste dont on dit qu’il n’avait pas d’égal dans son domaine de prédilection. Nous avons eu la chance de connaître l’artiste bien avant sa mort.

À la question de savoir d’où lui était venu cet art, il nous avait répondu, avec la modestie qu’on lui connaissait, que c’était son frère qui l’y avait initié alors qu’il était âgé de seize ans, ajoutant que «Dada Alilouche (son frère aîné) est inégalable». La célébrité de Da Kaci avait dépassé nos frontières puisqu’il recevait des appels même de l’étranger par nos concitoyens qui organisaient des fêtes de mariage avec idheballen. Sans lui, il eût manqué toujours quelque chose pour que la fête fût une réussite totale. Ceux qui l’ont vu à l’œuvre ne peuvent écouter des idheballen sans se rappeler avec nostalgie, l’époque de Da Kaci, le virtuose. Ils diront à l’unanimité que «c’est le plus grand de tous et qu’il ne naîtra jamais un autre comme lui.»

Son portrait trône à nouveau au centre de Michelet comme pour rappeler les interminables séances de danse au rythme du tbel de celui qui est considéré comme le plus grand, même par ses pairs. On le trouvait toujours au café d’en face où il se produisait quelques instants, avant d’aller dans un quelconque village qu’il devait égayer pendant un jour ou deux. Rappelons que Kaci Voudrar est né en 1903 au village Agouni N Teslent, dans la commune d’Aïn El Hammam. Il s’est éteint en 1998.

A. O. T.

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