Enfin, un terme a été mis à la grève cyclique entretenue dans certaines administrations locales, notamment les mairies où, au nom du soutien au mouvement populaire du 22 février, on continue à baisser rideau chaque semaine.
La décision d’arrêter cette grève a été décidée, hier, par le bureau de wilaya de Tizi Ouzou du Syndicat national autonome des personnels de l’administration publique (SNAPAP) lequel, à travers un communiqué de presse, a demandé «à tous les travailleurs de nos communes de mettre fin à toute initiative prise par la Fédération de wilaya des communaux et à toute forme de protestation, jusqu’à nouvel ordre…» En ouverture de son communiqué, le bureau de wilaya du SNAPAP a également informé que «la Fédération de wilaya des communaux est gelée, suspendue de toute activité syndicale, au nom du SNAPAP, jusqu’à nouvel ordre, pour non-respect de ses prérogatives». D’ailleurs, les travailleurs des communes de la wilaya de Tizi Ouzou sont appelés à «procéder à la restructuration de toutes les sections syndicales, tous secteurs confondus…»
Toujours à travers le même communiqué le SNAPAP informe «qu’une commission de préparation du Conseil de wilaya des travailleurs des communes sera installée incessamment, afin de déterminer une nouvelle fédération de wilaya qui activera dans l’intérêt des travailleurs dans un cadre syndical, loin de tout acte politique.» Contacté, hier en fin d’après-midi, M. Kendriche, coordinateur de wilaya du SNAPAP, a confirmé l’arrêt de la grève cyclique, au niveau des mairies, et de toute action décidée par la désormais ex-Fédération des communaux. «On ne peut plus continuer à dire qu’on va dans le sillage du mouvement populaire, en pénalisant la population. C’est absurde ! La grève est désormais finie. Celui qui veut faire de la politique n’a qu’à le faire, au sein d’un parti. Il ne faut pas instrumentaliser un syndicat fait pour défendre les acquis et droits des travailleurs et encore moins pénaliser périodiquement les citoyens. Si on a des revendications on n’a qu’à se mettre autour d’une table et rédiger une plate forme de revendications», a-t-il clamé. Par ailleurs, il faut savoir que cette grève avait fini par agacer les usagers et les élus qui étaient contraints, plusieurs jours par mois, à faire face aux «escapades» des travailleurs des municipalités, «les seuls à avoir profité et abusé de cette situation, qui ne répondait à aucune règle ou logique», commente la vox populi.
Et de préciser que «ces comportements ont été entretenus au nom d’une grève nationale, alors que, réellement, seules les municipalités de Tizi Ouzou et quelques-unes de Bouira et Béjaïa l’observaient». En plus de cela, selon les citoyens pénalisés, elle ne répondait à aucune logique. «Heureusement que les autres secteurs n’ont pas suivi la démarche car si la santé, l’école, l’université, les transports, les usines de production, les autres administrations, comme l’ADE, et la Sonelgaz, débrayaient périodiquement, imaginez un peu ce qu’auraient été les conséquences. Dans cette histoire, il faut tirer chapeau aux services de la voirie et du nettoyage, qui ont assuré pendant que les préposés aux guichets ne se donnaient même pas la peine d’assurer le piquet de grève sur place», ont fait remarquer nombre d’observateurs.
Amar A.