La libération des détenus mise en avant

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La mobilisation populaire s’est poursuivie hier, pour le 26e vendredi de suite. Les mots d’ordre les plus manifestés: «La libération des détenus» et «Le rejet du dialogue avec les symboles du système».

Pour la 26e semaine de suite donc, des citoyens de Tizi-Ouzou ont battu le pavé hier encore, défiant la chaleur et les aléas de la période estivale, notamment les congés, les vacances et les nombreuses fêtes qui retiennent bon nombre d’entre eux. Malgré cela, la détermination demeure intacte chez les manifestants, armés de motivation et d’engagement visiblement inébranlables. Depuis plusieurs semaines maintenant, les revendications demeurent les mêmes. La question des détenus d’opinion continue à faire réagir la rue dans la capitale du Djurdjura où l’on revendique «leur libération inconditionnelle», refusant ce qu’on considérait comme une «Prise d’otages». «Libérez nos enfants» et «Liberté aux détenus d’opinion»…

Plusieurs pancartes et affiches, à travers différents carrés, ont porté haut et fort cette exigence qui semble constituer une priorité pour les manifestants. Des photos de Samira Messouci, du commandant de l’ALN, Lakhdar Bouregaa, et d’Ould Taleb Amine ainsi que d’autres jeunes victimes de ce qui est appelé «l’affaire du drapeau» ont été brandies. La question du dialogue initié par les tenants du pouvoir dans le but d’aller vers l’élection présidentielle dans les plus brefs délais, constitue également un élément qui ne semble pas faire l’unanimité au sein de la population.

En effet, le panel de Karim Younes continue d’essuyer des refus et d’attiser la colère des manifestants qui n’ont pas hésité à le dénoncer et le pointer du doigt : «Non au dialogue avec les symboles du système» ; «Pas de dialogue avec le système» ; «Pas d’élection avec la bande» ; «Pas d’élection dont les résultats sont connus à l’avance» ; «Oui pour une transition démocratique et pour une rupture définitive avec le système». Les marcheurs ont également fustigé la composante du panel : «Le panel de Karim Younes, sous traitant de la bande : dégage» ; «Le panel de la honte ouvre des concertations avec les représentants FLN et RND», ont-ils crié. Comme chaque vendredi depuis le 22 février, les manifestants ont insisté sur «l’instauration de la deuxième République», scandant «Système dégage».

Ils demandaient en outre le départ du gouvernement Bedoui et du chef de l’État : «Bedoui, Bensalah, dégagez !», n’ont-ils cessé de scander. Les hirakistes ont également ciblé le chef de l’État major des armées avec plusieurs slogans hostiles. Ils ont aussi crié pour Tamazight, pour la liberté, contre la corruption, pour l’égalité et une justice libre et indépendante : «Klitou Leblad Ya saraqine» ; «La Hiwar, la chiwar, transition obligatoire» ; «Tetnehaw Ga3», «La Intikhabat m3a el 3issabat» ; «Imazighen», sont les slogans phares scandés lors de cette marche qui s’est ébranlée comme d’habitude, vers 14 heures, du portail de l’Université de Hasnaoua, pour aboutir à la place de la bougie.

La marche fut, tout le long du trajet, empreinte de marques de solidarité et de civisme et s’est achevée dans la sérénité, sans qu’aucun incident n’ait été signalé.

Kaméla H.

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