La pression citoyenne monte d’un cran

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Les côtes Est et Ouest de la wilaya de Béjaïa sont, selon leurs habitants, infestées de lieux de débauche et de bars clandestins, en plus du phénomène du trafic de stupéfiants.

Après les citoyens de Souk El-Tenine, à une trentaine de kilomètres à l’Est de la ville de Béjaïa, qui se sont plaints des mêmes phénomènes en bloquant la RN24, c’est au tour des habitants d’Iazouyen et de Djerba, sur la côte Ouest, du côté de Boulimat, de procéder à la fermeture de la même RN24. Le blocage a été signalé au lieu-dit Louvar, à une dizaine de kilomètres de la ville de Béjaïa, entre Iazouyen et Boulimat. Par cette fermeture, les habitants dénoncent ces activités illégales, «exercées au vu et au su de tout le monde». Si cette action de blocage a permis de transmettre, encore une fois, le message aux autorités locales, elle a, d’autre part, empêché des dizaines, voire des centaines, d’usagers de la RN24 de rallier leurs destinations.

La route était fermée dans les deux sens de la circulation, provoquant ainsi des bouchons monstres avec des files immenses de voitures immobilisées. Ces agréments causés aux usagers de la RN24, les protestataires disent en être pleinement conscients : «Mais pour nous, s’indigne M. Khelfellah, un habitant du village ancestral Djerba à Boulimat, c’est la seule façon qui nous reste d’exprimer notre ras-le-bol du phénomène de la débauche, de la drogue et des bars clandestins qui se trouvent à nos portes».

Notre interlocuteur précise qu’ils (villageois) luttent depuis maintenant quatre ans contre «cette situation invivable», en dénonçant «l’insécurité qui règne dans les villages, les lieux de débauche, les bars clandestins, le trafic de stupéfiants…». Il ajoute en fulminant : «Dans nos villages ancestraux de Mezaïa, sur la côte, nous sommes quotidiennement agressés verbalement et physiquement. Nous sommes menacés et subissons des vols. Nous nous en sommes plaints à plusieurs reprises aux autorités, mais sans résultat. Depuis 2015, nous avons usé de tous les moyens légaux possibles. Nous avons signé et envoyé des pétitions aux autorités, nous avons déposé une plainte auprès de la Gendarmerie, nous avons même tenu un rassemblement devant le siège de la wilaya et lancé des appels aux services de sécurité. Mais il n’y a eu aucune réaction concrète en retour. Nous avons l’impression de vivre réellement dans une zone de non-droit et d’être livrés à nous-mêmes».

B Mouhoub.

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