Après une léthargie qui a duré de longs mois, la ville d’Aïn El-Hammam s’anime de plus en plus au fil des jours, à l’occasion de la saison estivale.
Même ceux qui pensent qu’«elle n’a rien d’attirant du point de vue culturel» ne peuvent s’empêcher de revenir à Aïn El Hammam à l’occasion de leurs vacances d’été, attirés par la terre qui les a vus naître et retenus par les liens familiaux qui ne peuvent se rompre. Le nombre de véhicules et de personnes nouvellement arrivées est un signe qui ne trompe pas.
Peu fréquenté, ces derniers temps, le marché bihebdomadaire qui semblait boudé définitivement par la clientèle renoue avec l’ambiance des grands jours. Chaque samedi et mardi, surtout, les habitants de Michelet et des communes limitrophes s’y rendent, comme au bon vieux temps, pour faire leurs emplettes et surtout y rencontrer leurs amis et autres connaissances.
Du coup, il est difficile de se frayer un passage à travers la foule du marché ou de la rue Colonel Amirouche, mitoyenne. Les étals des fruits et légumes sont pris d’assaut par les pères de famille, qui font la queue pour se faire servir. C’est au «souk» également qu’on rencontre les émigrés, revenus de France ou du Canada, entre autres. Ils ne peuvent faire l’impasse sur ce marché et se comportent comme s’ils n’étaient jamais partis. Ils remplissent leurs couffins avant de retrouver leurs amis aux cafés du coin. Ces derniers, bordant la place centrale, sont bondés de monde dès le début de la matinée. Parfois, on joue des coudes pour trouver une place, même au comptoir, surtout lorsqu’on est à plusieurs.
Les tables sont occupées et les conversations s’animent. Les sujets ne manquent pas. Certains parlent de la vie difficile ou du hirak, alors que d’autres, «branchés» sur les infos diffusées à la télé, accrochée au-dessus de la porte d’entrée, par une chaîne étrangère, font à haute voix des commentaires et autres analyses de la politique mondiale. En face, la grande rue étouffe sous le flot incessant des véhicules, qui roulent à pas de tortue.
Le nombre impressionnant d’automobiles qui entrent ou sortent de la ville crée d’inextricables embouteillages ponctués par d’interminables coups de klaxon. Ce n’est qu’aux environs de midi que Michelet retrouve un peu de sérénité avec ce mouvement qui commence à s’amenuiser durant l’après-midi, jusqu’à disparaître complètement à la faveur de la nuit.
A. O. T.

