L’activité en plein essor

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L’on assiste ces dernières années dans toute la vallée du Sahel à l’exploitation effrénée du sable du désert, en provenance de Bou-Saada, dans la wilaya de M’sila.

En effet, des centaines de transporteurs publics de matériaux sillonnent les routes de la région, avec des camions chargés de sables du désert qu’ils cèdent aux revendeurs disposant d’aires de stockage de matériaux de construction. Il n’y a pas une commune ou village en Kabylie qui ne dispose par d’au moins une dizaine de ces aires de stockage et vente de sable du désert reparties à travers son territoire. Ainsi au niveau de la vallée du Sahel, des dizaines d’intervenants ont investi dans ce créneau.

Un créneau juteux surtout si l’on sait que la demande sur cette matière va crescendo surtout durant la saison estivale. Cette filière du sable de Bou-Saada a explosé en Kabylie et dans toute la vallée du Sahel depuis l’interdiction de l’extraction du sable de rivières et ruisseaux à l’origine d’une catastrophe naturelle par effet d’érosion et de débordement des crues hivernales. A ce propos, jadis il existait deux sablières qui faisaient dans l’extraction du sable sur les rives de l’Oued Sahel.

Sur décision des autorités de la wilaya de Bouira, l’activité des deux unités a été interdite. Juste après ces fermetures, une crise de sable s’est installée dans toute la vallée du Sahel. Ce qui a ouvert la voie à des dizaines d’intervenants dans la filière qui avaient commencé à acheminer de grandes quantités de sable de Bou-Saada et constituer des stocks pour être revendus sur place. Une autre raison du plein essor de ce sable c’est la mise en application des divers programmes étatiques des aides à l’auto-construction et à l’habitat rural. Ceci dit et malheureusement, aucun dispositif de contrôle n’est mis en place pour vérifier la qualité du sable qui est de deux calibres gros pour la construction et la fabrication des agglomérés tels que le parpaing, ourdis et buses, et fin destiné au crépissage, finition et décor des façades.

Pis encore, ce sable que les transporteurs achètent dans les carrières au niveau du lit « Oued Maytar » en périphérie nord de la ville de Bou-Saada est un lieu de prédilection des vipères cornues et scorpions noirs dont le venin est mortel. Ce qui n’est pas sans danger pour les ouvriers exerçant dans les aires de stockage de sable et aussi pour les riverains. Dans la région de Bou-Saada et celle mitoyenne de Sidi Aissa relevant administrativement de la wilaya de M’sila qualifiée de « porte du désert », il est enregistré chaque année des dizaines de morts suite à des piqûres de scorpions noirs ou de vipères cornues. Dans leurs chargements de sable, on y trouve aussi des œufs de ces dangereux reptiles qui éclosent sur les aires de stockage pour infester les terrains limitrophes.

Aussi, il est urgent de penser à un dispositif de traitement à l’insecticide de ces énormes quantités de sable du désert déversé un peu partout dans la vallée du Sahel et en Kabylie et ce pour éviter tout risque. Il faut signaler que depuis le début de l’été, l’on assiste à des défilés ininterrompus de gros camions lourdement chargés en provenance de Bou-Saada qui sillonnent de jour comme de nuit la totalité des routes de Kabylie en parallèle à ces aires de stockage et vente de sable qui poussent comme des champignons en territoire kabyle.

Oulaid Soualah

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