Le casse-tête des décharges sauvages

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Le phénomène des décharges sauvages pose un sérieux problème dans la commune d’Aghbalou. Actuellement, trois sites de ce genre sont recensés au niveau de cette municipalité. Ils sont respectivement localisés à Beni Hamdoune, Bahalil et Selloum, trois des plus importantes agglomérations de cette commune après le chef-lieu. Ces trois sites accueillent chaque jour des tonnes de déchets qui proviennent de la collecte des ordures. Des ordures qui y sont acheminées sont ensuite incinérées.

Seulement, ce procédé suivi pour se débarrasser des déchets n’est pas sans conséquences sur l’environnement car générant une importante pollution de l’air. Pis encore, l’incinération provoque souvent des départs d’incendies qui ravagent le tissu végétal tout autour de ces sites sauvages. Au niveau du site situé à 2 km du côté ouest de la localité de Selloum, un départ d’incendie a été signalé récemment et a provoqué des dégâts dans les terrains situés aux alentours. Etat de fait ayant suscité l’ire des propriétaires terriens riverains de ce site qui ont menacé de fermer cette décharge sauvage.

Cependant et depuis cet incident, aucune mesure n’a été prise pour éradiquer ce site. À Beni Hamdoune, un autre village d’Aghbalou où est localisée une autre décharge sauvage et devant les nuisances générées par le site, des habitants ont carrément procédé à sa fermeture. Dans cette localité, la décharge est à l’origine d’une importante pollution aussi bien de l’air que du sol. Ceinturé par de vastes oliveraies, le site constitue un réel danger sur les oliveraies de la localité et menace la culture oléicole, une des principales sources de revenus des habitants de la région.

En plus du risque de départs d’incendies ravageurs qui menacent les oliveraies surtout en période de grandes chaleurs, il y a aussi cette menace de propagation de déchets notamment en plastique dont le processus de dégradation prend des centaines d’années. Déjà, beaucoup de déchets sont propagés par les vents dans les alentours du site. Mais à terme, les riverains redoutent une pollution à grande échelle aux conséquences graves sur les cultures.

Dans le village voisin de Bahalil, où une autre décharge est située juste à la lisère de l’agglomération, les risques sont nettement plus importants à cause de la proximité du site avec les habitations. Là encore, en plus de la pollution de l’air provoquée par l’incinération des déchets ménagers et qui importunent les villageois, il y a tous ces risques liés à la pollution du sol dans une région où l’on compte des dizaines de forages.

À cela s’ajoute toute cette insalubrité générée à longueur d’années dans l’environnement immédiat du site. Ceci dit et le plus aberrant dans toute cette situation c’est que les services de la municipalité sont au courant du problème et surtout de ses répercussions. Seulement, ces services se disent, à l’heure actuelle, incapables d’agir en l’absence de solution palliative. Selon eux, il n’existe aucune décharge contrôlée au niveau de la commune où acheminer les déchets ménagers.

Le projet de la décharge contrôlée gelé

Un projet d’une décharge contrôlée a été bel et bien lancé il y a de cela quelques années à la périphérie de Selloum mais il a été finalement gelé quelque temps seulement après son lancement et ce, en raison de la crise financière que traversait le pays. S’il s’était concrétisé, ce projet, auquel l’état a alloué un montant de dix (10) milliards de centimes, aurait pu mettre un terme définitif au problème de déchets et celui des sites sauvages.

Actuellement, et selon les services de la municipalité, une partie des déchets provenant de la collecte est acheminée vers le centre d’enfouissement technique d’Ahnif (CET). Mais, seulement une petite quantité, car le manque de moyens de collecte (bannes-tasseuses) fait qu’il est difficile d’acheminer tous les déchets ménagers de la commune. Un problème qui contraint les services d’hygiène municipaux à recourir à l’exploitation des décharges sauvages avec tous les désagréments et les problèmes que cela causent au quotidien aux populations.

Il est utile de rappeler que durant de longues années, la municipalité exploitait une décharge non contrôlée sise aux abords de la RN 15 sur les hauteurs d’Aghbalou. Un site qui était à l’origine de beaucoup de nuisance et surtout de pollution. Il aura fallu plus d’une décennie pour que les riverains du site obtiennent la décision de la fermeture de cette décharge, après une longue une bataille juridique.

D. M.

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