Le FONAL sous pression

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La commune d’Aït Smaïl, une mosaïque de villages dispersés dans un vaste massif montagneux, enregistre une pression accrue sur le logement rural financé par le biais du FONAL. En dépit d’une dotation consistante en aides financières, l’écart entre l’offre et la demande demeure important, relève-t-on.

«Au cours de l’année 2018, nous avons bénéficié de 255 décisions d’aides à l’auto-construction, alors que le nombre de dossiers en attente de traitement dépasse 700 dossiers», a fait savoir un membre de l’exécutif communal, informant que les demandes continuent d’affluer vers les services de l’APC. «Nous comptabilisons quotidiennement de nouvelles demandes de souscription.

À ce rythme, nous n’allons pas tarder à franchir la barre des 1 000 dossiers», a-t-il enchainé. Les responsables de l’APC estiment que le franc succès de l’habitat rural est en partie dû à l’absence des autres formules de logement social à Aït Smail. «Toute la demande sociale est orientée vers le FONAL.

Elle représente la seule et unique alternative pour les mal logés d’obtenir un toit, d’autant plus que les conditions d’éligibilité à cette formule sont largement assouplies», souligne un élu à l’APC. «Nous avons plaidé, à plusieurs reprises, auprès de l’administration pour nous réserver des programmes plus consistants en FONAL, mais nos requêtes sont appuyées sur les spécificités de notre commune, dont les terres appartiennent en majorité aux particuliers, ce qui entrave la mise en œuvre des programmes LPL, RHP ou autres.

Nous attendons un retour d’écoute que nous espérons favorable», dira-t-il. Des souscripteurs au FONAL de la commune d’Aït Smail se disent gagnés par le désespoir de devoir attendre si longtemps sans être sûrs de pouvoir accéder un jour à cette aide. «Trois ans d’attente, cela me parait très long. La chance me sourira-t-elle un jour ? Rien n’est moins sûr», clame, désillusionné, un demandeur de logement FONAL. «Si les gens sont privés du bénéfice du logement rural, ils n’auront plus d’autre choix que d’abandonner leur clocher. Beaucoup ont, d’ailleurs, déjà franchi le pas», déclare un autre villageois, souscripteur au FONAL.

N Maouche.

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