En dépit des assurances des services du commerce, quant à la disponibilité des produits alimentaires de large consommation, force est de constater que le lait en sachet se raréfie de jour en jour. En effet, ce produit de première nécessité connaît une tension palpable à travers toute la wilaya de Bouira. A l’origine, une inadéquation entre la demande exprimée et l’offre disponible sur le marché. Ainsi, durant le mois sacré, la demande explose littéralement avec une consommation accrue du lait et surtout le recours à ce produit dans les différentes préparations alimentaires (gâteaux, flans ou autres).
Cette importante demande n’est pas suivie d’une offre consistante. Elle reste limitée et loin de satisfaire les besoins exprimés. Les chiffres officiels communiqués par les services du commerce illustrent parfaitement cette situation : les besoins de la wilaya sont estimés à 230 000 litres de lait par jour contre une offre d’à peine 200 000 litres. Le déficit est donc de 30 000 litres/jour. A cela s’ajoutent des perturbations liées à l’approvisionnement surtout si l’on sait que le gros de cette offre provient des laiteries des wilayas voisines de Tizi-Ouzou, Boumerdès et Béjaïa.
Il arrive que les quotas alloués aux distributeurs soient revus à la baisse. S’agissant de la production propre à la wilaya de Bouira, elle est à peine de 30 000 litres/jour. Elle provient essentiellement des deux laiteries de Kadiria et Aïn Lahdar. Pour revenir à la crise de lait qui dure depuis le début du mois de Ramadhan, à Bouira-ville, par exemple, dès les premières heures de la matinée, des files d’attente se forment devant les superettes. Des dizaines de chefs de famille guettent l’arrivée des camions de distribution du lait en sachet.
A l’arrivée des distributeurs, la quantité livrée est très vite écoulée. Et il ne faut surtout pas espérer trouver du lait en sachet dans les supérettes du centre-ville car, passée cette heure, ce produit est introuvable.
La quantité livrée revue à la baisse
A ce propos, Rachid, un commerçant qui tient une superette au centre-ville de Bouira, explique qu’une seule livraison est assurée par les distributeurs de lait. Il assure aussi que la quantité livrée en ce mois de Ramadhan est revue à la baisse. Pour faire face à la demande de ses clients, le commerçant dit avoir fixé un quota de deux sachets par personne. Le même commerçant nous apprend également que si la tension est palpable au chef-lieu de wilayan c’est parce que des centaines de clients des communes voisines d’Ath Laaziz, Taghzout, Haizer et Aïn Turk viennent s’approvisionner en lait dans la ville de Bouira.
Pour compliquer davantage la situation, dans toute la ville de Bouira, seulement une dizaine de superettes assurent la vente de ce produit. La plupart des commerces d’alimentation générale ne commercialisent pas le lait en sachet. Vu la rareté de ce produit, les chefs de famille partent à sa recherche dans les communes voisines. Mais il n’est toujours pas évident de se le procurer. Parfois, des chefs de famille assurent que les commerçants conditionnent l’achat de deux sachets de lait par l’achat d’un sachet de cherbete ou de lait caillé.
Une pratique que les consommateurs jugent aberrante et qui rappelle l’époque des pénuries des produits alimentaires de la fin des années 1980. La région Est la wilaya n’est pas non plus épargnée par ce problème. A M’Chedallah et Saharidj, les consommateurs font face à la même situation depuis le début du mois sacré. Il en est de même pour Lakhdaria, Aïn-Bessem et Sour-El Ghozlane. Face à la rareté du lait en sachet subventionné, beaucoup de familles recourent à l’achat du lait en poudre ou en boîte plus cher.
D. M.

