Le travail des enfants est un phénomène social qui a pris des proportions alarmantes, ces dernières années, en Algérie. Une situation qui dénote, dans la plupart des cas, la paupérisation et la fragilité du budget des ménages. Dans nos rues, il n’est pas rare d’apercevoir des enfants, en âge d’aller à l’école, s’adonner à la vente de produits commerciaux divers. Ce fléau, touchant de plein fouet notre société, s’accentue surtout pendant le mois de Ramadhan, où les enfants scolarisés dans leur majorité se transforment en vendeurs à la sauvette. Ils s’installent sur les trottoirs pour s’adonner au commerce informel. Dans les localités situées dans la région charnière de la vallée du Sahel, à titre d’exemple, ce phénomène est palpable. Des dizaines d’enfants et d’adolescents n’ayant pas encore atteint l’âge légal pour travailler, comme le stipule le code du travail, sont exploités par de tierces personnes (parents, commerçants…) dans différentes tâches, comme la vente de diverses denrées alimentaires très prisées en ce mois de carême. On peut croiser des enfants, pour certains pas plus hauts que trois pommes, en train de vendre à la criée comme des grands de la galette, des beignets, des boissons fait maison comme le fameux charbate. Ces jeunots proposent aussi des plantes aromatiques, comme le persil, le laurier, la menthe, le coriandre et bien d’autres produits à l’instar des diouls et des confiseries. Parmi ces enfants, il y en a ceux qui travaillent de leur plein gré juste pour amasser un peu d’argent et s’acheter des vêtements et des jouets à la veille de l’Aïd El Fitr. D’autres se voient, à leur corps défendant, contraints d’aider leurs familles dans le besoin, car étant orphelins ou démunis. Ces enfants issus de milieu défavorisés pour la plupart «goûtent» à la responsabilité dès leur jeune âge, car la pauvreté a volé leur enfance. Cela se passe au nez et à la barbe des organismes sociaux qui ont failli à leur mission. Preuve en est, ce constat poignant. Toutefois, le travail des enfants ne va assurément pas baisser après le mois de Ramadhan, car avec l’arrivée des vacances d’été, ces derniers vont exercer encore quelques métiers saisonniers pour aider leurs familles à alléger la facture de leurs dépenses de plus en plus salée. La fête de l’Aïd El Adha et la prochaine rentrée scolaire constituent, entre autres, d’autres événements où les dépenses vont s’accroître pour ces familles issues de milieux défavorisés.
Y Samir

