Le taux de mortalité des parturientes toujours élevé

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La 2e Journée de gynécologie obstétrique, organisée vendredi dernier au campus d’Aboudaou par l’association des médecins généralistes libéraux de la wilaya de Béjaïa, a été animée par une pléiade de professeurs en médecine des CHU d’Alger, Blida et bien sûr de celui de Béjaïa. Ces intervenants ont brossé un tableau sur les pathologies où les cas cliniques fréquents dans le domaine de l’obstétrique et de la gynécologie et qui intéressent par delà les généralistes et aussi les sages femmes dans leurs exercices quotidiens, et pour l’intérêt d’optimiser et d’actualiser les connaissances de ces premiers maillons dans la prise en charge en ce domaine.

Ainsi, il a été donc question d’élucider en premier lieu le dépistage et les accouchements des grossesses à risque que le professeur Chikh El Ghanama du CHU de Blida a mis en exergue en s’appuyant sur la nécessité d’un dépistage précoce qui permettra d’anticiper la manière à gérer toute éventuelle grossesse ou tout accouchement à risque. «En aucun cas nous devons oublier que nous avons deux vies à sauver, celle de la mère et celle bien sûr de son enfant, et que la meilleure façon d’en faire est de donner d’intérêt pratique au dépistage de ces risques afin de mieux gérer cette situation, surtout lors d’une grossesse liée à certaines anomalies et aux maladies telles que le diabète et l’HTA», souligna le professeur Chikh El Ghanama.

L’orateur a expliqué toutes les conséquences liées à ces risques qui pourraient mettre en péril la vie de la mère et de son enfant, et par delà, il conseille à ce que tout accouchement soit pratiqué dans un milieu médicalisé. Il a été évoqué aussi lors de cette journée le taux de mortalité des parturientes dans notre pays qui est de 90 décès sur 100 000 habitants, un taux jugé élevé par rapport à nos pays voisins. Ce qui donne aussi comme chiffre qu’une femme sur trois est considérée comme cas à haut risque. Beaucoup de maladies sont liées aussi à ce domaine qui nécessite une véritable prise en charge à tous les niveaux.

Il fut question aussi problèmes ovariens ou de l’utérus avec explication de pathologies touchant ces organes féminins, à savoir les fibromes, les tumeurs et tout autre cas de kystes et nodules. Les professeurs ayant expliqué ces différents cas cliniques ont mis l’accent sur le bon diagnostic, au moment opportun et à une prise en charge dans l’immédiat. La contraception a été aussi au cœur des débats lors de cette journée. Et le professeur Manseur du CHU de Blida avait axé surtout sur ses conséquences chez une femme dépassant les 40 ans.

Le professeur Adja du CHU de Béjaïa, quant à lui, n’a pas manqué de faire la lumière sur la maternité et la psychiatrie, sachant qu’une femme doit avoir toutes ses capacités mentales pour assurer une grossesse à terme jusqu’à l’accouchement dans de meilleures conditions, si la femme est apte à communiquer. Passant de la mère à l’enfant, le professeur, lui, a choisi de parler de cas de Spina Bifida qui, dira-t-il, «est un problème de santé publique qui interpelle plusieurs acteurs du domaine médical et social.»

Il s’agit d’une malformation de la moelle épinière, donc d’une partie du système nerveux central suite à une mauvaise prise en charge avant même l’étape de la conception de la grossesse chez le couple. Cette pathologie nerveuse est à l’origine de la naissance d’enfants handicapés, dont le nombre s’élève aujourd’hui à 100 dans notre wilaya; un chiffre communiqué par le président de l’association des enfants Spina Bifida. Le professeur en neurochirurgie de Béjaïa dira que, mine de rien, il suffit de donner aux femmes avant leur grossesse un traitement à base d’acide folique, on aura à éviter 70% des cas de Spina Bifida.

Un plaidoyer pour un débat autour d’avortement en cas de diagnostic in utéro de ce cas de Spina Bifida est nécessaire pour prévenir et éviter des drames à des familles qui n’arrivent plus à faire face à la lourde prise en charge de ces enfants innocents. À ne pas oublier de rappeler que cette 2e journée de gynécologie obstétrique a drainé plus de 370 entre médecins, sages femmes et autres professionnels de la santé vu l’importance de sa thématique, selon le docteur Hadjout, président de l’AMGL de Béjaïa initiatrice de cette manifestation scientifique.

N. T.

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