Né le 19 mars dernier, en plein mouvement populaire réclamant le départ du système et l’avènement d’une deuxième République, le Collectif des femmes d’Aokas, qui s’est réuni, avant-hier en assemblée générale, a rendu publique sa feuille de route.
Une feuille de route qui renferme plusieurs engagements, notamment envers les femmes au niveau local. Dans un communiqué sanctionnant sa réunion, ce Collectif s’engage sur le plan sanitaire à lutter contre le cancer du sein. «Notre collectif se donne comme tâche de mener un travail de sensibilisation sur cette maladie à travers, notamment, des conférences et un travail de proximité», peut-on lire dans le communiqué.
A noter que la wilaya de Béjaïa enregistre annuellement des centaines de cas positifs, c’est pour cela que le Collectif des femmes d’Aokas veut encourager le dépistage précoce du cancer du sein chez la femme rurale, tout en lui expliquant que le diagnostic précoce de cette maladie favorise sa guérison et augmente les chances de survie. En outre, un appel a été lancé à l’ensemble des associations d’Aokas pour travailler conjointement pour le bien des habitants de la localité. Sur le plan écologique, le Collectif s’est joint aux volontaires pour le nettoyage de la plage et de la ville d’Aokas.
Une opération lancée dernièrement qui plaide pour «une sérieuse prise en charge des déchets qui s’entassent de plus en plus, causant un préjudice certain aux habitants de la région». Pour rappel, la fermeture, en octobre dernier, par les citoyens de la localité, de la décharge sauvage, implantée entre Aokas et Souk El Tenine, début 2000, sans que les autorités locales trouvent un endroit de rechange, a favorisé la multiplication d’autres dépotoirs de déchets ménagers. A l’approche de la saison estivale et de la période de grandes chaleurs, le danger sur la santé publique est accru.
Par ailleurs, le Collectif des femmes d’Aokas s’est donné également comme objectif de mener un travail de revalorisation des us et coutumes, qui définissent l’identité de la femme kabyle et algérienne. Ce Collectif soutient que l’émancipation de la femme conduira inévitablement au progrès de la société. «La libération de la femme est une condition sine qua non pour la libération de la société, en général. La femme se trouve doublement opprimée du fait d’un système politico-économique foncièrement inégalitaire, d’une part, et d’une société rongée par les archaïsmes réactionnaires légalisés et codifiés dans un scélérat code de la famille, d’autre part.
Ainsi, la femme est constamment humiliée, en témoigne le triste et condamnable épisode du commissariat de Baraki, qui n’est malheureusement qu’un exemple parmi tant d’autres», indiquent les rédactrices du communiqué. Dans ce sillage, le Collectif des femmes d’Aokas, qui dit «s’inscrire pleinement dans la dynamique du mouvement populaire, tout en prenant en charge les besoins de la femme, au niveau local», appelle à «une participation massive» des femmes durant les marches de vendredi. «Le mouvement populaire en cours marque une étape décisive dans l’histoire de notre pays et où la femme algérienne continue de jouer un rôle central et décisif.
Sa participation massive durant les marches témoigne de son envie d’être aux côtés des hommes afin que le système dans son ensemble dégage. Notre collectif, qui a été crée dans le giron du mouvement, a su comment articuler l’action locale et la pensée globale dont la marche du 8 mars dernier à Aokas en est un parfait exemple et une première au niveau de notre région», a conclu le Collectif des femmes d’Aokas dans son communiqué.
B. S.