Le film Les offensives de la liberté, du réalisateur Ahcène Osmani, sera projeté après-demain à la cinémathèque de Tizi Ouzou. Étant lui-même fils de chahid, Ahcène Osmani est l’un de ces hommes attirés par le son et l’image ayant trait à tout ce qui relate la révolution algérienne à travers ses hommes qui ne sont plus de ce monde. Osmani a été témoin des atrocités de la guerre de libération, lui dont l’amour pour la patrie circule dans les veines.
Ainsi, dès 1982 (il n’avait que vingt-huit ans), cet homme du village Tighilt El Hadj Ali, relevant de la commune de Larbaâ Nath Irathen, sur les hauteurs de la Kabylie, a pris le taureau par les cornes pour rapporter des témoignages vivaces, authentiques de la lutte armée (1954/1962). Une guerre qu’il a vécue. «La préservation de la mémoire révolutionnaire, j’en ai fait mon cheval de bataille», a-t-il confié. Ainsi, son imagination, son instinct révolutionnaire, l’amour de la patrie l’ont obligés à prendre son unique arme : sa caméra. Il a sillonné les wilayas révolutionnaires dans leur majorité pour recueillir des témoignages, auprès des acteurs de cette guerre infernale.
Des témoignages et photos utilisés dans ses films cinématographiques. Son palmarès est déjà riche. Il a inauguré la scène artistique du 7e art par son premier film «Pour la liberté», en 1982. Ahcène Osmani ne s’est pas arrêté là. En 1985, il a rendu un hommage dans un film aux Scouts musulmans algériens (SMA) pour s’intéresser par la suite aux héros de la Révolution avec «Les Héros du Djurdjura» (1987), «L’homme de paix» (remerciements et hommage à René Vautier), «Abane Ramdane, c’est un homme mon fils» (1995). Puis, en 1996, il a sorti «Les montagnes se souviennent» et «Et si elles parlaient ?», «Les massacres du 8 mai 1945» et «Regard sur l’Algérie» (2000).
En 2003, «L’homme de dignité» a été consacré au colonel Ali Mellah, chef historique de la wilaya IV. Ensuite ce fut au tour de «Les crises politiques» – «Le 1er Novembre 1954», «Le Congrès de la Soummam, de Tripoli et les Accords d’Évian». En 2005, il a réalisé «Les offensives de la liberté». Ce dernier, dont la projection est programmée pour lundi prochain, sera suivi d’un débat, en présence du réalisateur qui donnera un aperçu sur cette œuvre tournée à Constantine.
«Il relate par le son et l’image des faits réels de cette guerre et les atrocités subies par la population constantinoise, sous le commandement du chef historique Youcef Zighout qui a résisté avec dignité à l’acharnement aveugle des hordes de l’armée coloniale dirigée par Jacques Soustelle (Gouverneur général), le destructeur, avec comme exécuteur le capitaine Aussares, un sinistre sanguinaire. Ces atrocités se sont déroulées le 20 août 1955», a indiqué notre interlocuteur. Un film à ne pas rater. Il est à rappeler que d’autres projections ont eu lieu : «Ali Mellah», «Abane Ramdane», «L’homme de la paix». Osmani confie par ailleurs que son prochain film en projet a pour titre «Les lions d’Algérie».
«Tout est fin prêt, nous attendons le nerf de la guerre promis pour démarrer le tournage, qui se fera dans plusieurs wilayas, car cela nécessite de gros moyens. C’est un bijou, une réalisation nationale sur nos héros historiques, dont les faits et les témoignages seront revisités et communiqués aux générations, actuelle et future», a-t-il conclu.
M A Tadjer