Les ouvriers mis en congé sans solde

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Depuis le lundi 1er juillet, le chantier de modernisation des gorges de Kherrata est quasiment paralysé. Tous les ouvriers ont été mis en congé sans solde jusqu’à nouvel ordre. La raison invoquée, selon quelques ouvriers rencontrés aux abords de la base de vie est, comme d’habitude, le non-paiement de plusieurs salaires.

Lancé en septembre 2015 pour une durée de 28 mois, le chantier a connu plusieurs modifications et moult soucis financiers. L’entreprise Ozgün a, à maintes reprises, accusé la DTP de ne pas payer les salaires et les différents avenants à temps. Les délais de réalisation ont connu, à leur tour, plusieurs prolongations. A 46 mois du lancement des travaux, ce projet comportant quatre tunnels et plusieurs ouvrage d’art n’est pas près de voir le jour car beaucoup reste à faire.

Au train où vont les choses, il ne sera pas livré dans un futur proche. Le retard dans le payement des salaires a contraint les ouvriers à faire plusieurs débrayages. Le plus important d’entre eux est celui ayant duré un mois. Il a été décidé par la cellule syndicale, le 08 mai passé. Cette fois-ci, c’est l’entreprise qui a décidé de mettre tous ses ouvriers en congé sans solde pour un mois, ce qui s’apparente à un arrêt définitif du chantier.

En tout, 318 ouvriers sont mis à la porte indirectement : 290 Algériens et 14 Turcs. 14 autres ouvriers turcs ont été renvoyés chez eux. Le véritable problème auquel fait face l’entreprise Ozgün, au niveau de ce chantier, a trait au fait qu’elle le partage avec l’ETRHB d’Ali Haddad. Le gel que connaît la majorité des projets que détient l’ETRHB n’augure rien de bon pour ce chantier cher à la majorité des citoyens du centre et de l’est du pays.

Par cette décision, Özgün refuse de s’aventurer, en mettant son argent dans la balance. Elle veut des garanties de la part de l’Etat algérien. Autrement dit, être l’unique interlocutrice dans ce projet. Les plus grands perdants dans ce conflit demeurent les ouvriers algériens.

En grève depuis le 8 mai passé, puis mis en congé sans solde à partir du début du mois de juillet, ils ne savent plus comment se débrouiller pour vivre et faire vivre leurs familles. Même grévistes, ils avaient reçu la moitié du salaire du mois de mai. L’entreprise leur avait ensuite promis de leur verser le salaire du mois de juin. Mais ils veulent travailler à plein temps pour gagner des salaires complets, car avec la conjoncture sociale actuelle, les choses se compliquent de plus en plus.

Actuellement, ils sont dans l’expectative et ne savent plus si le chantier reprendra ou pas. En tout cas, la promesse d’ouvrir un nouveau tronçon durant l’été, à l’occasion de la saison estivale, est tombée à l’eau. Maintenant, c’est le devenir de ce chantier qui inquiète les riverains et les usagers de la RN9.

Les habitants de l’agglomération de Bordj Mira sont dépités par la tournure que prennent les choses, sachant pertinemment qu’ils risquent de continuer de souffrir le martyre à cause des bouchons enregistrés sur place durant les précédentes saisons estivales.

Sami D.

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