Les villageois fuient l’enclavement

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Le village de Hijita, situé au sud du chef-lieu de la commune de Djebahia, est dépourvu de la majorité des commodités nécessaires pour une vie décente. Les habitants de ce village ne savent plus à quel saint se vouer, à cause de la dégradation de leur cadre de vie et à cause du manque flagrant de projets de développement. Ils assurent aussi qu’ils souffrent d’un isolement et d’un enclavement sans précédent. Les villageois ont affirmé que leur localité manque de gaz, d’eau potable et ne dispose toujours pas d’un réseau d’assainissement des eaux usées.

Pire encore, même les téléphones portables ne captent pas de réseau mobile, à cause de l’absence d’antennes relais des trois opérateurs de téléphonie mobile dans cette région, qui se retrouve de faite coupée du monde extérieur. Les plaignants ont assuré que cette situation a provoqué un exode massif et le village se vide de plus en plus de ses habitants. «Nous avons beaucoup souffert durant la décennie noire ici à Hijita…Cependant et malgré la grave dégradation du climat sécuritaire, jamais notre village n’a été aussi vide qu’aujourd’hui, et le nombre de familles qui vivent toujours à Hijita ne dépasse pas les 150 !

Cet exode risque de se poursuivre encore si cette situation perdure», déplore un habitant de ce village, avant d’ajouter : «Au niveau de notre village tout manque. Nos foyers ne sont toujours pas raccordés au réseau d’eau potable, et pour nous alimenter en eau, nous n’avons aucun autre choix que d’acheter des citernes pour le prix de 1500 DA chaque unité. Idem pour le gaz butane, puisque notre localité est dépourvue d’un dépôt de vente de gaz. Nous souffrons aussi de l’absence totale de la couverture du réseau de téléphonie mobile, et pour passer un simple appel, il faut qu’on se déplace sur plusieurs kilomètres pour capter le réseau».

Des villageois ont aussi soulevé le problème du manque de transport dans cette localité, en plus de la dégradation du réseau routier et de l’absence de l’éclairage public. Ces villageois ont décidé récemment de saisir le wali de Bouira par écrit, dans l’espoir de voir une réaction positive des responsables locaux. «Nous tenons vraiment à notre village et à nos terres et nous ne réclamons pas grandes choses, à part quelques petites opérations d’amélioration urbaine et le raccordement au gaz et à l’eau potable, en plus de la réalisation d’un réseau d’assainissement.

Les autorités locales doivent se pencher sur ces problèmes que nous endurons depuis des années. Malheureusement et au lieu de répondre favorablement à nos doléances, ces responsables locaux continuent à ignorer notre détresse. La preuve, nous n’avons reçu aucune réponse aux nombreuses lettres que nous leur avons adressées auparavant. Nous souhaitons que le wali de Bouira réagisse rapidement à nos revendications légitimes», ajoute un autre habitant de ce village, qui réclame aussi la réservation d’au moins un bus de transport scolaire au profit des élèves de ce village, scolarisés dans les établissements scolaires de Djebahia.

Dans le même sillage, les villageois ont réclamé la réalisation d’une salle de soins au niveau de leur village. Par ailleurs, les villageois de Hijita, ont réclamé l’inscription de projets pour l’ouverture de pistes agricoles au niveau de leur localité, en plus du financement de projets agricoles et d’élevage, qui demeurent les seuls activités économiques possibles dans cette région. «Notre région a d’importantes ressources naturelles et le secteur agricole peut être développé considérablement. Les villageois et particulièrement les jeunes, continuent à travailler dans le secteur agricole et l’élevage, malgré le manque atroce de moyens et de financement des projets.

Nous souhaitons ainsi, l’ouverture de quelques pistes agricoles dans notre région, surtout pour encourager l’arboriculture et aussi le financement des projets agricoles, surtout pour l’élevage du bovin et pour l’apiculture », ajoute un autre jeune villageois.

O. K.

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